Claude Beausoleil
L’Amérique, Jack et la route (1)
L’Amérique, Jack et la route (1)
Je suis un voyageur que le langage invente
Kerouac que tu racontes
pour jazzer le périple
d’abord Lowell puis la route
les autres sons français
les déroutes de la route
les autres dimensions
improvisent une passion
un secret un regret
une chanson des routes
comme celle entendue
sur les pas des géants
des amoureux des poètes
des amis d’autrefois
qui sont devenus grands
des efforts pour durer
des enfances en-allées
sur la route on the road
à partir vers les cieux
tu dévides et dévalent tes mots
au creux d’itinéraires
fauves comme les enjeux
scandés
tu répètes que les mots
elliptiques sont en toi
territoire sacré
du quotidien qui file
on the road sur la page
tu répètes que les mots
sur la route infinie
d’un jardin d’Amérique
aux immeubles enfouis
dans des rêves d’enfants
qui regardent la télé
sur des postes impossibles
où ils n’osent rêver
tellement les horreurs
les peurs les monstres de la vie
sont des flambeaux meurtris
des crises de néant
aux soucoupes volantes
des armes de propagande
aux anciennes fééries