Paul Bélanger
L’Origine des méridiens
L’Origine des méridiens
Qu’il vienne le temps
quand à rebours tu passes
par les mêmes chemins
et vois l’ancien visage de tes lieux
se défaire à présent.
Qu’il se souvienne de cette main
rêveuse de beauté, vigile
des longues heures, qui peignait
sur les murs de la cité
son oiseau fantôme
du corps profus des êtres
croisés à un moment ou à un autre
de l’amour qu’un seul baiser dessine
sur les aires que nous partageons.
Le temps bleu se transforme
Souvenir d’un jour seul
***
(lettre)
Promeneurs aveugles, passerez-vous
les ponts, les fleuves et la vaste
durée ? voyageur je le fus certes
en plus de lieux que j’ai fréquentés
de moi vers vous, nu
de toute prétention.
Je formule cet adieu
depuis longtemps ficelé
à mon destin
l’oracle ironique du mendiant.
Couché sur l’herbe
tu remarques la beauté du ciel
Ainsi qu’aux premières heures
La lueur nouvelle, rafraîchie
Jauge la hauteur impossible
À atteindre, mesure l’ascension
Vers la flèche du visage.