Paul Bélanger
Répit
Répit
Tu poursuis cette vague idée tout un avant-midi : mauvais rêve où l’on t’humiliait et qui te laisse à ton éloignement, comme devant un espace béant.
Une vie continue qui appelle ses mots et ses livres, les camarades du temps et du monde : mots ressassés jusqu’à l’épuisement des mémoires. Quelle neige, penses-tu, serait la plus pure?
Tu ne creuseras toujours que les contours de la vie, et si loin de ton sommeil, le poème restera une vie à l’intérieur de la vie, creuset des formes. Comme une force d’amour qui hurlerait dans la tempête, mais tu n’as pas à vomir ou à vociférer, tu as appris à te taire. La révolte te transforme.
Le paysage est sans queue ni tête, comme un arbre solitaire affronte le vent. Il y a tellement de bifurcations dans une seule aventure : un mot seul s’y perd.
Ce voyage tu l’as entrepris : un labyrinthe traversé par des particules d’anti-matière. Sur cette frontière, tout mot qui fait chanter la douleur est cueillie.