Dominique Fourcade
Si j’étais vivant
Si j’étais vivant je lui dédierais cette strophe de prose : je rentre
du parc de Bagatelle ; il y une clématite de plus au mur des
clématites, les autres se serrent tout naturellement pour lui
faire une place ; et, dans ce mural, la nouvelle ne dépend
d’aucun mois de mai ni d’aucun mois de juin mais de beaucoup
de poésie. Presque en même temps, certains disent un peu
avant, d’autres un peu après, des braises se sont éteintes au
mur des regards, et la lamentation n’a fait que se transférer
d’un mur à l’autre. J’observe la frise des clématites et ne sais
comment il faut la voir
c’est un mur de velours frappé
est-ce une surface champagne frappé
peut-être une peau couverte de bleus
si je pouvais parler voici ce que je lui dirais :