[Süden]

fest steht, du kannst hier nicht bleiben. fest
steht auch, du kommst hier nicht raus. fest
stehst du selber, du taugst nicht zum Reisen
du taugst nicht zum Wegsein, einmal musst
du weg sein, aber das ist noch so lange hin
wie alles lang hin ist, was unsichtbar bleibt:

die alten, befreundeten Schmerzen im Kopf
und dass sie nicht wieder weggehen werden
zuhaus‘ nicht und auch nicht im Süden, der
ebenfalls unsichtbar bleibt, wie weit du ihm
nachreist, ist ganz gleich, denn Süden steht
immer im Süden. Süden im Festkleid. Süden

im Wind. am aufgerissenen Fenster. als Kind.

© Schöffling & Co. 2011
从: Dickicht. Gedichte
Frankfurt am Main: Schöffling & Co., 2011

[le Sud]

c’est clair que tu ne peux pas rester ici. c’est
aussi clair que plus jamais tu ne sortiras d’ici. tu
es clairement immobile, tu n’es pas fait pour voyager,
tu n’es pas fait pour partir, il te faudra partir un jour,
mais d’ici là beaucoup de temps passera
c’est ce qui arrive aux choses qui restent invisibles :

de bonnes vieilles douleurs amies au-dedans de la tête
qui ne partiront plus
que tu te trouves chez toi ou dans le Sud, lequel
reste, lui aussi, invisible, aussi loin que tu ailles pour le rejoindre
mais peu importe, parce que le Sud reste
toujours au Sud. le Sud en habits de fête. le Sud

sous le vent. devant la fenêtre ouverte. comme un enfant.

traduit par Linda Maria Baros
Versschmuggel, poesiefestival berlin 2011