[Jagdlied]



hier sind die Tiere. hier sind die Ställe, hier hast du Stroh. wo keiner was aufsagt, wo keiner da ist, der‘s aufschreiben wird, wo die Sprache ein Pferd ist mit Schaum vor dem Mund, wo einer die Zügel verramscht hat, wo dein eignes verrücktes, blutjunges Tier am Straßenrand steht, wo’s scharrt mit den Hufen und immer dann durchgeht, wenn unsere Lider gleichzeitig zucken und ein Dritter mit seinen Augäpfeln rollt, wo’s durchgeht und neben der Straßenmarkierung zum Bildrand hin klein wird, kleiner und dahin verschwindet, wo Licht brennt und wo alle Anderen wohnen. genau dort sind die grell bunten, klingenden Pferde. dort sind die Ställe und drinnen liegt Stroh. mein Schlaf, deine Ohren, mein Jagdlied – sei still! dort warn wir richtig. dort warn die Ställe und drinnen lag Stroh.

© Schöffling & Co. 2011
从: Dickicht. Gedichte
Frankfurt am Main: Schöffling & Co., 2011

[chant de chasse]


voici les animaux. voici les écuries, voici la paille. ici, où personne ne récite, où personne n’écrit, où le langage est un cheval à la bouche écumante, où l’on a égaré la bride, où ton animal à toi, qui est tout jeune et fou, se tient au bord du chemin, où il gratte avec les sabots et s’emballe alors que frémissent nos paupières et qu’une autre personne fait rouler ses globes oculaires, où il s’emballe et rétrécit, tandis qu’il longe les bandes blanches de la route jusqu’au bord de l’écran, il rétrécit encore, il disparaît, là où il y a de la lumière et où habitent les autres. c’est bien là qu’il y a des chevaux qui tintent, aux couleurs éclatantes. c’est là qu’il y a les écuries et de la paille dedans. mon sommeil, tes oreilles, mon chant de chasse – tais-toi ! c’est là que nous étions bien. c’est là qu’il y avait les écuries et de la paille dedans.


traduit par Linda Maria Baros
Versschmuggel, poesiefestival berlin 2011