Patrick Lafontaine
mon nom n’est rien
mon nom n’est rien
mon nom n’est rien. il s’efface le premier. car l’écriture contourne chacun de ses abîmes. les mots naissent de mon corps mourant. et de tous ceux qui portent la terre. mon nom ne peut se signer. il ne paralyse qu’une chose fixe à l’égard de laquelle la poésie est sans recours. rien ne justifie plus la crainte du vortex. l’attachement à l’ombre filiation est vain. tous les mots s’entassent et se répètent. comme on construit des murs de livres. on ne fait que circonscrire l’homme. au cœur de son silence même. l’écriture est une délivrance. le souvenir lointain de la mort à venir.