Hélène Monette
DE L’ARGENT SOUS LES BRANCHES
De l’argent sous les branches
des pétards dans le coffre
de la misère noire
au bout du monde
dans la cabine des femmes de ménage
au milieu de nulle part
plus loin, les hommes de rien
et la nappe blanche
et la verrière sur la rivière
le canard dans l’assiette
le sorbet annoncé
les propriétaires du monde
sont à l’aise
dans les conversations
le tonnerre se garde
une petite gêne
et quelqu’un tire une balle
pour rire, pantomime vers la fenêtre
que le canard aboutisse fumant devant le chasseur
et je ris, convive, à la fenêtre
nous sommes d’ailleurs quelques-uns
à nous défenestrer
la vitre immobile
ne bronche pas dans tout ce verre brisé
garde ton paysage
conserve-le, reflet
les autres, plus légers
se sont déjà envolés dans le noir glauque du soir
lueurs
mais pas de lucioles
pour souper
c’est western
désolée