François Mathieu

francoščina

[Wieder brach er bei dem Nachbarn ein...]

Wieder brach er bei dem Nachbarn ein,
und ich hatte Tür und Fenster offen,
meine Augen waren vollgesoffen
wie zwei Schwämme vom Verlassensein.

Dumm verknäulte sich in meinem Mund
Schluchzen, Bitten und verbohrtes Drohen,
während drüben schon die Hühner flohen
samt der Katze und dem alten Hund.

Doch er kam nicht, nahm sich wieder nur
einen, der noch gerne leben wollte,
und die Monduhr, die verrückte, rollte
meine Stunde rasch aus seiner Spur

Bitter trocknen mir die Augen ein,
bitter rinnt der Schlaftrunk durch die Kehle,
bitter bet´ ich für die arme Seele
und zerkaue mein Verlassensein.

© Otto Müller Verlag
Iz: Die Bettlerschale
Salzburg : Otto Müller Verlag , 1956
Avdio produkcija: ORF Landesstudio Kärnten

[Une fois de plus, elle est entrée chez le voisin...]

Une fois de plus, elle est entrée chez le voisin,

j’avais pourtant ma porte et ma fenêtre ouvertes,

mes yeux étaient comme deux éponges,

soûles jusqu’à plus soif de délaissement.


Bêtement, dans ma bouche, les sanglots,

les prières et la menace obstinée se sont enchevêtrés,

tandis qu’en face déjà, les poules s’enfuyaient,

avec le chat et le vieux chien.


Mais elle n’est pas venue, elle s’est à nouveau contentée

d’emporter l’un qui aurait aimé vivre encore,

et l’horloge-lune, la folle, a déroulé

à toute allure mon heure de son ornière.


Amers, mes yeux se dessèchent,

amer, le somnifère coule dans ma gorge,

amère, je prie pour cette âme de misère,

et broie mon délaissement entre mes dents.

Traduit de l'allemand par François Mathieu