Césure - V.


Il n’y a rien. Renouveler l’expérience ? La douleur perd toute matériali-té. Au moment de la levée du camp, le cœur se serre. L’œil se contracte. Un horizon vide.

Qu’à cela ne tienne ! Les plaisirs du corps ne sont pas vains. Ils illuminent l’âme comme le luminaire de l’ermite…

Sur l’Euphrate, les vents se déchaînent pour te rappeler l’épouvante d’une nuit sacrée et l’éclat de tes frasques.

L’évocation suggère quelques images voilées à l’assaut d’une mémoire incer-taine. Avec patience, tu charges les mots de subvertir la trame du poème pour transmettre une respiration. Peu importe si les bêtes sauvages ne quittent pas leur tanière pour te tenir compagnie.

© Editions WIGWAM
Iz: Césure. [Collection Wigwam #59]
Rennes: Editions WIGWAM, 2006
Avdio produkcija: Literaturwerkstatt Berlin 2010

Zäsur - V.


Hier ist nichts. Es aufs Neue wagen? Der Schmerz verliert seine Kon-turen. Beim Abbruch der Zelte verkrampft sich das Herz. Die Pupille verengt sich. Am Horizont nichts.

Und wenn schon! Sinnesfreuden sind nie vergebens. Sie illuminieren die Seele wie der flackernde Lichtschein des Eremiten …

Über dem Euphrat toben entfesselt die Winde, rufen das Grauen einer heiligen Nacht in dir wach und den Glanz deiner Orgien.

Der Beschwörung entsteigen verschleierte Bilder, bedrängen ein taumelndes Gedächtnis. Geduldig rüstest du die Worte, das Raster des Gedichts zu spren-gen, damit der Atem fließen kann. Auch wenn die wilden Tiere in ihrer Höhle bleiben, statt dir Gesellschaft zu leisten.

Aus dem Französischen von Regina Keil-Sagawe unter Mitwirkung von Stephan Egghart