Borka Legras

francoščina

VUK: NEIZGOVORENA RIJEČ

Sve što vidim u svijetu nije odmah i riječ. I prije nego
što je postao riječ, vuk je bio prijestupnik, derač kože. Otuda
moj nemir. Od malena su me plašili da ću sresti vuka. Danas
sam ga sreo i istom zaboravio kako se zove, kurjak. A htio
sam izgovoriti tu riječ bar u sebi. Proždre li me, da upoznam
ubojicu. Uzbuđenje raste čim mi se približi. Slogovi se prebrzo
množe, traže jedan drugom kraj, stoje na repu pa poskoče
do njuške i tad se sve zavrti u mozgu i promašuje.
Priznajem, ne mogu se odmarati u vučjem pogledu, njuška
nasuprot meni se grči, zubi sijevaju, traže u meni izlaz svoje
čežnje. Kako da pobjegnem od nesrazmjera divljine, dlaka,
igre mišića, valjda krvave, i mojih neizgovorenih riječi u
trbuhu? Tŕ trbuh je jedino što imamo zajedničko, naše unutra,
čar ispunjenja i nestanka, naša mater.
Toga časa ne mucam, u sebi govorim nešto o prirodi, a muči me
da nešto moram reći i vuku. No njegove oči već krule i
lišavaju moj govor smisla. Vučje škljocanje zuba u prazno
prekida moju rečenicu na pola, nastanjuje je nekim zijevom
između riječi, kao da bi sad sve trebalo iznova otpočeti u
nijemim otkucajima mraka.

© Dražen Katunarić
Avdio produkcija: Croatian P.E.N. Centre

LOUP: MOT IMPRONONCÉ

Tout ce que je vois dans le monde n'est pas tout de suite un mot. Et avant de devenir mot, le loup était un hors-la-loi, un écorcheur. De là mon trouble. Très jeune on m’effrayait avec la rencontre du loup. Aujourd'hui que je l'ai rencontré, j'ai aussitôt oublié comment il s'appelle: loup. Or j'aurais voulu prononcer ce mot ne fût-ce pour moi-même. S'il me dévore, que je fasse connaissance avec le meurtrier. L'agitation grandit dès qu'il m'approche. Les syllabes se bousculent, cherchent à se couper l'une l'autre, se tiennent sur la queue, puis bondissent à la gueule, tout alors se met à tourner dans la cervelle et c'est raté.
Je l'avoue, je ne peux trouver le repos sous le regard du loup, la gueule en face de moi se crispe. Les dents étincellent, cherchant en moi une issue à leur convoitise. Comment fuir la disproportion entre sauvagerie, poils, jeu des muscles, probablement sanglants, et ces mots imprononcés dans mon ventre? Toutefois celui-ci est la seule chose que nous ayons en commun, notre dedans, et l’enchantement lorsqu'il est rempli, qui ensuite disparaît, comme notre mère. 
En cet instant je ne bégaie pas, en moi-même je dis quelque chose sur la nature, et je suis tourmenté car au loup aussi je dois dire quelque chose. Mais ses yeux gargouillent déjà, ôtant le sens à mes paroles. Le claquement de ses dents qui se referment sur le vide m'interrompt au milieu de ma phrase, l'habitant par une sorte de béance entre les mots, comme si tout à présent devait recommencer dans la muette pulsation de l'obscurité.

Traduit du croate par Borka Legras