Patrick Vighetti
Translator
on Lyrikline: 2 poems translated
from: italijanščina to: francoščina
Original
Translation
ARCHITEUTHIS
italijanščina | Fabio Scotto
Nessuno mai l’ha visto
nel suo habitat profondo
Ne parlano Omero
Jules Verne Melville
Adulto raggiunge i venti metri
di lunghezza occhi grandi
come bocce becco tagliente
Il calamaro gigante
tentacoli dieci
nel segreto delle onde
vaga e si nasconde
tra gli scogli
e le alghe
Mostro invertebrato
il suo sesso raggiunge
i novanta centimetri
Lo usa per ferire
i tentacoli della femmina
Nelle piaghe inietta
spermatofori
capsule di milioni di spermatozoi
amanti aggressivi delle ventose
Della femmina mantide si sapeva
in natura
Non del seme inoculato
sui tentacoli frontali della moglie giovane
Due ferite simmetriche
a un chilometro di profondità
al largo delle coste della Tasmania
Ora lo sperma giace
congelato nella cute
Dovrà ferirsi da se stessa
nuovamente
la madre ermafrodita
per fecondarsene
o forse la linfa
da sola migrare in superficie
chimicamente
Il corpo senza ricettacoli
è un corpo totale
Si ama da morire
il figlio nascosto nelle nostre braccia
Poi con i pesci nella rete
il mostro muore muto a riva
sulla sabbia
Marina di Minturno (Latina): Caramanica Editore, 1999
ARCHITEUTHIS
francoščina
Personne ne l’a jamais vu
dans son habitat profond
En parlent Homère
Jules Verne Melville
Adulte il peut atteindre vingt mètres
de long avec des yeux grands
comme des boules de pétanque un bec coupant
Le calmar géant
dix tentacules
erre dans le secret des eaux
et se cache
au creux des rochers
et parmi les algues
Monstre invertebré
son sexe atteint
les quatre-vingt-dix centimètres
il lui permet de blesser
les tentacules de la femelle
il injecte dans les plaies
ses spermatophores
des capsules de millions de spermatozoïdes
agressifs amants des ventouses
On savait cela de la mante religieuse femelle
Mais rien encore
de la semence inoculée
sur les tentacules frontaux de la jeune épouse
deux blessures symétriques
à un kilomètre de profondeur
au large des côtes de la Tasmanie
À présent le sperme reste
congelé sous la peau
Elle devra se blesser elle-même
à nouveau
la mère hermaphrodite
pour s’en féconder
ou alors la lymphe
rejoindra toute seule la surface
chimiquement
Le corps sans réceptacles
est un corps total
On aime à en mourir
son enfant caché dans ses bras
Puis au milieu des poissons dans le filet
le monstre meurt muet à terre
sur le sable
SEGOVIA
italijanščina | Fabio Scotto
Plaza Mayor
Beviamo un horchata
seduti al «Negresco»
mentre bambini giocano
sul Palco della Musica
Nulla
se non questo ricamo
che fa nell’aria
il tuo ventaglio
alla notte che viene
Non sono più parole
forse è dell’eco
d’un sogno che prosegue
oltre te
oltre me
nel dire delle dita
in questa fresca ferita
che l’ombra non chiude
che il vento dissigilla
Poi d’improvviso planano
sulle guglie della cattedrale
cicogne equilibriste
tra arabeschi di pietra
Guardi lontano
tra te e la tua mano
il blu versato in cielo
dagli occhi lacrimosi
fa la notte più chiara
più muto il cuore
E pulsa dalla gola
un sangue che non giunge
Persa la voce
persa ogni memoria
Tempo ignoto
sospeso tra Segovia e La Granja
Tutto ho di te
Tutto mi manca
Firenze: Passigli, 2004
SÉGOVIE
francoščina
Plaza Mayor
Nous buvons une horchata
assis au «Negresco»
tandis que les enfants jouent
sur le kiosque à musique
Rien
si ce n’est cette broderie
que dessine dans l’air
ton éventail
à la nuit venant
Ce ne sont plus des paroles
mais peut-être l’écho
d’un songe qui se poursuit
au-delà de toi
au-delà de moi
dans le dire des doigts
dans cette fraîche blessure
que l’ombre ne referme pas
que le vent décachette
Et soudain planent
sur les flèches de la Cathédrale
des cigognes équilibristes
parmi les arabesques de pierre
Tui regardes au loin
entre toi et ta main
le bleu déversé dans le ciel
par tes yeux larmoyants
cela rend la nuit plus claire
et plus muet le cœur
Alors pulse de la gorge
un sang qui n’arrive pas
la voix perdue
toute mémoire perdue
Un temps inconnu
suspendu entre Ségovie et La Granja
J’ai tout de toi
Et tout me manque.