Nathalie Ronvaux
[Les saisons sont frappées de cens]
[Les saisons sont frappées de cens]
Les saisons sont frappées de cens
Redevances et abandon
des esprits
des nuances
des sens pour le cens
Les visions floutées
précipitent des corps d'âmes
Précipitent des corps d'âmes
Corps
caractères autonomes
dans les fosses rétrécies
des censeurs
Et les unanimes
disent aux corps
de ne plus voir
disent aux corps
de regarder
dans l'iris
des yeux
floutés
Reliques
hivernales
Les peaux de leurs mots délogés
deviennent fragments
deviennent fragments séquestrés
Et les yeux floutés
Regard unanime
réduisent les peaux
Corps exotiques
singuliers
au silence
Ils démembrent
les inflexions
Suspendent les lambeaux
de couleurs
d'esprits et de sens
à des cordes sans linge
Peloton aérien
Paroles
clampées
Les peaux
déchirées de leurs mots
Draps de corps d'âmes évidés
observent les origines
épient les unanimes
À la surface des globes
les vents et épitaphes
se lèvent
Empruntent
les diamètres
infinis
S'incarnent
blizzard
Crachats
de grésil
Fustigés
les corps de mots
arborent aux vents
des silhouettes
Draps fantômes
navires irréels
Et les floutés
unanimes
crient à fendre les flots
crient aux chairs des mots
de ne plus voir
crient aux mots
aux mots sans chair
d'être l'iris
des yeux floutés
À des cordes sans linge
Soupirs
soupirent
les langues tranchées
Et dans les fosses
Dans les fosses
rétrécies
Dans les fosses
rétrécies
des étroits
Stalactites
clampées
Paroles
hivernales
Mises insalubres
des nuances
à silence