Nathalie Ronvaux
Les casiers du temps
Les casiers du temps
Les rayons, les étagères portent
la trace des premières jeunesses, des
premiers amours, des premiers
? ... & ... ET qu'importé.
Les râles se sont englués au dos
des charpentes. Se sont des couches
superposées de ...
de?
Qu'importé.
Elles ne cessent de prendre en
épaisseur et plus nous nous, ...
plus ?
La sève est là, elle
s'englue, s'enduit et
s'accouple avec les
assemblages d'armatures
qui composent
l'immuable.
Le geste
est le soutien du corps ET le châssis le
pilier des sens.
Tout passe
ou presque et dans l'iris des
nouveaux jours les anciens
sont déjà anciens.
Les racines se sont couchées et
restaurent les mémoires
- branches écartées, charnelles aux
lumières -
elles signent éros & Vénus.
Demain, le tronc sera cime,
d'ici-là il faut tailler
creuser le chêne.
Des parties d'ossatures ont
peuplé les translucidités
Chairs dénudées
et les organes se sont emplis
de bois
de vaisseaux chargés de vides en
suspension.
Les duramens flottent, tels des coeurs
allongés.
Imputrescibles
ils sont embarcations
Au tournant des caps ils
font chavirer
les corps d'air et de
poumons
tuméfiés
Tout passe ou presque
Et nos cuirs
chancellent
en surface
se divisent
Les enveloppes se séparent
elles s'alignent dans les casiers du
temps.
Des cloisons d'eau font
peaux neuves
Des organes - paroles,
écorces - pantomimes
rejoignent l'écoulement
des berges inhabitées.
Nos membres sont des fissures de la
réalité
Entre hier et ?
hier ?
Mouvements
Rythme
brassent les fécondités pigmentées.
Naviguant sur des blancs
- parfois trop vastes, parfois trop
pétrissables
mais parfois seulement -
la lumière est ivresse.
Une avarice.
Fleuve
goulu
qui bénéficie de l'usure des âges.
Substances
Essence & Moelle
Dans les replis cousus
des récits
les collines et les
rochers
jaillissent en abondance.
Ils s'engouffrent, se troublent et se
jettent dans...
dans?
Qu'importé !
De toutes voiles, ils
s'échappent, se couvrent de résidu
terrestre et écument à toutes les
blancheurs
écument ?
Dans les entrepôts des existences, les
étagères cultivent les patines, les
poussières, les
déjà,
les retours ET ?
les encore...
encore ?
Dans l'attente d'un instant
lézard, les tout se sont juxtaposés
Ils
morcèlent les
temps
à l'infini