Marc André Brouillette
Le mauve [Le crépuscule monte...]
Le crépuscule monte lentement en moi. Il prend place en chacun des membres, chacune des veines. Il occupe tout l’espace dévoué à la respiration, au battement du cœur. Il monte sans relâche, s’agrippe aux cordes vocales, fait gonfler la gorge et redresse le cou. Il atteindra bientôt les yeux qui ruisselleront en silence. Le mauve est aussi tragique qu’un abandon.