Remo Fasani

итальянский

Antonella D’Agostino, Francis Catalano

французский

Al bel tempo

Mi volevo raccogliere, star solo.

Ma, dalla strada sotto la finestra,
venne dapprima il conversare alto
di mio fratello e di un nostro vicino.

Poi trombe di bambini che impietose
si sfidavano a squilli d'esultanza.

Poi l'abbaiare, da dietro la casa,
del cane ancora giovane e sorpreso
da ogni cosa che gli tocca i sensi.

Poi una, due, tre e più automobili
che, mi accorsi, passavano a intervalli
troppo vicini, se già circonvalla
tutto il villaggio l'assidua autostrada.

Poi, da lontano, un gallo che spandeva
intempestivo, a mezzo la mattina,
il suo grigo d'inutile trionfo.

Poi nuove voci, di due donne, piane,
ma che pure vibravano nell'aria
serena e come vuota del settembre.

Poi altro ancora. E sempre le automobili,
questo rumore che più esprime il sordo
fuggire dei viventi dalla vita
che ascolta un senso...
                                     C'era da impazzire,
o da invocare il suono della pioggia,
ch'è sempre uno, non si avverte, e placa.

Ma vinse la pietà per il bel tempo,
per i miei simili e per quanti insieme
con loro si godevano gli estremi
giorni d'estate. Anch'io ero nel mondo.

© Remo Fasani
Из: Dediche
Foggia: Bastogi , 1983
Аудиопроизводство: H.Strunk / M.Mechner, literaturWERKstatt berlin, 2003

Au beau temps

Je voulais me recueillir, rester seul.

Mais, de la rue sous la fenêtre,
j’entendis d’abord mon frère qui
conversait à voix haute avec un voisin.

Puis les trompettes d’enfants qui sans pitié
se mesuraient aux sons d’exultation.

Puis l’aboiement, de l’arrière de la maison,
du chien encore jeune et surpris
par chaque chose qui touche ses sens.

Ensuite une, deux, trois voitures et plus
qui, je m’aperçus, passaient à intervalles
trop serrés, car l’autoroute fréquentée
fait le tour déjà de tout le village.

Puis, de loin, un coq qui répandait
intempestif, au milieu du matin,
son cri de triomphe inutile.

Puis des voix nouvelles, de deux femmes, basses,
mais qui pourtant vibraient dans l’air
serein et comme vide de septembre.

Puis autre chose encore. Et toujours les voitures,
ce bruit qui le mieux exprime la fuite
sourde des vivants hors de la vie
et qui écoute un sens…
                    C’était à devenir fou,
ou à invoquer le son de la pluie,
qui est toujours un, on ne l’entend pas, et qui apaise.

Mais la pitié pour le beau temps l’emporta,
pour mes semblables et pour ceux qui
avec eux profitaient des derniers
jours d’été. Moi aussi j’étais dans le monde.

Traduit de l'italien par Francis Catalano et Antonella D’Agostino