Reha Yünlüel
retour à la ligne
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dans la ligne sanglante de milliers de questions
les réponses s’éludent d’elles-mêmes
nous nous traînons accablés
comme l'escargot tire sa coquille
nous ne savons porter notre corps
comme la tortue heureuse en sa maison
dans les tempêtes nous sommes l'ivresse
d'un jour de gueule de bois
nous sommes l'ombre victorieuse du soldat
qui compte en pleurant ses médailles
récoltées dans les géhennes remportées
les mots chavirent en direct devant l’indifférence
médiatisée et pornographique nous le savons
par-delà la Mer Noire dans un incendie de sardines
les gares piétinées
du jour au lendemain deviennent des tranchées
les chars suivant des hymnes hystériques
parlent de traces de la paix suant de peur
des balles anonymes mais portant dédicace
se coincent dans notre sablier
nous écraserons vos chars sans pitié
nous étranglerons vos canons à mains nues
et leur ferons cracher la morve et toutes les sanies croyez-nous
par notre résistance toute pure nous les résistants
n’aurons pas à faire aux subordonnés et aux plantons
nous voilà sortis de nos abris
nous ne vous laisserons pas faire
une soi-disant opération militaire
ça s’appelle la guerre ça s’appelle la guerre
des douilles par-ci des bombes par-là
qui exploseront entre vos mains vos jambes sous vos culs
nous n'éteindrons pas l'incendie
nous partirons en nous mêlant
aux bancs de sardines
à la guerre comme à la guerre