Dominique Robert
POUR SUPPORTER DE VIVRE TU AS REGARDÉ SOURIRE HÉLÈNE
À l’envers dans l’espace tu tombes tu as promis au soleil
Automobile de lumière pour faire le tour de la terre pour fuir à Tokyo
D’écrire à Phôs l’oiseau de ton dictionnaire mythologique
À ton arrivée dans ce monde-là cousin de ce monde-ci
Aux klaxons aux sirènes jetés dans l’espace
Avec les odeurs corporelles des suppliciés de la pauvreté
Poète petit Icare courage cette vie un jour est trop passée
Notre pitié de toi mêlerait à tes pleurs nos larmes
On n’en a plus a du bon
Rien de malade n’escalade une échelle de la santé
Au milieu de ce paradis souvent les importants de la maison se mettent à rire de
l’indigence
Tu es forcé de te donner des airs pour ne pas faire honte à la richesse
Bras forts de policier saisissez cette femme la fréquente errant
Offerte Cassandre montrant ses seins sa robe ouverte au docteur Désir
Comme des ombres à enjamber les foudroyés sur le pavé
Ils marchent dans des flaques de sauvage
Les abonnés des clous que plante la pluie dans la rue
Même si tu ne peux pas les en assurer les pauvres
Tant il te faut tenir prêtes tes lettres
Le poème s’écrit selon une justesse si injuste soit la patente
Que nous préparent derrière un buisson ardent des yeux capables de supporter
des endroits irrigués avec de plus
en plus de notre jus
Voyons donc ! le troupeau de têtes coupées aux yeux ouverts de cette photo
d’un pays en guerre Les vierges de
six ans prostituées séquestrées dans des bordels et droguées au solvant
On les regarde pour le vertige de l’oubli instantané de leur mortel face-à-face
Tout dans ce monde est conçu pour un regard jetable
Yorozu Tetsugorô peint son Autoportrait au nuage
En arrivant dans son pays n’oublie pas de lui demander de peindre le tien
Avec tes yeux fatigués aussi injectés de sang que lui