Yves Préfontaine
Les palabres somptueuses se meurent
Les palabres somptueuses se meurent
L’ancienne oraison s’éteint et je n’ai rien dit.
Les palabres somptueuses se meurent, car aux lieux des forêts, l’ancêtre est passé.
Mais il avait l’arme drue lors que nous vivons refroidis de
traîtrise quotidienne.
L’enfant habite sous la cendre.
Et je n’ai rien dit.
Filles aux fruits aigres, on écrase leurs vergers ! Tant de vacarmes dans les heures qui saignent et délirent en des fièvres contraires.
Le silence redouté me tiendra lieu de maison, car je n’ai plus de route où m’enfoncer debout.
Et je n’ai rien dit.
Faut-il tant de morts en l’homme pour mesurer sa journée…
Faut-il tant de mots pour apprendre si peu.
Aujourd’hui, au sein des herbes roussies, le grillon n’a rien dit.
Et je me tairai parmi les hommes sombres avant de basculer je ne sais où, en quelque eau froide ou bourbier.