[Tu insegnavi ai ragazzi]

Tu insegnavi ai ragazzi
la follia. Forse per questo
ti preoccupavi di fingere.
Sognavi versi afatici,
una piccola libreria
da stringere, un sogno
di metallo, denso di cornici.
Avevi compreso di essere
inaudito, di vivere
come i suoni delle radici
o come il senso della corsa
del cavallo, verso il mondo
immenso. Non avevi amici,
se non i tuoni e le stanze
dove a volte ti creavi,
o il giallo furibondo
negli occhi di Euridice
e la borsa in cui stivavi
rivolte e danze.
Non intendevi essere felice.
A volte sognavi di entrare
nella pelle, di entrare
dolcemente, freddamente.
Come la pioggia
che scende dentro il mare.
Perché come il mare
sentivi di essere settembre,
di proteggere l’odore
dell’animale ribelle,
sgusciante nell’acqua luminosa.
Non chiedevi l’amore. Sognavi
di inseguirlo nell’aria
sospettosa della terra del Nome,
tra i silenzi delle cose,
dove un giorno hai dormito
come un colore […]

Extraído de: NCE 1996. (2° ed. I Quaderni del Battello Ebbro-L’Albatro Edizioni, 2000)

[Tu enseignais aux enfants]

Tu enseignais aux enfants
la folie. Sans doute pour cela
tu te préoccupais de faire semblant.
Tu rêvais de vers  aphasiques,
une petite bibliothèque
pour serrer contre toi, un songe
de métal, dense de cadres.
Tu comprenais que tu étais
inouï, que tu vivais
comme les sons des racines
ou comme le sens de la course
du cheval, vers le monde
immense. Tu n’avais pas d’amis,
sinon les tonnerres et les chambres
où parfois tu t’inventais,
ou le jaune furibond
dans les yeux d’Eurydice
et la bourse dans laquelle tu entassais
danses et révoltes.
Tu ne voulais pas être heureux.
Parfois tu rêvais d’entrer
dans ta peau, d’entrer
doucement, froidement.
Comme la pluie
qui descend dans la mer.
Parce que comme la mer
tu croyais être septembre,
tu croyais protéger l’odeur
de l’animal rebelle,
glissant dans l’eau lumineuse.
Tu ne demandais pas l’amour. Tu rêvais
de le suivre dans l’air
méfiant de la terre du Nom,
entre les silences des choses,
où tu as dormi un jour
comme une couleur […]

Traduit par Francis Catalano et Antonella D’Agostino