ARCHITEUTHIS

Nessuno mai l’ha visto
nel suo habitat profondo
Ne parlano Omero
Jules Verne Melville
Adulto raggiunge i venti metri
di lunghezza occhi grandi
come bocce becco tagliente
Il calamaro gigante
tentacoli dieci
nel segreto delle onde
vaga e si nasconde
tra gli scogli
e le alghe
Mostro invertebrato
il suo sesso raggiunge
i novanta centimetri
Lo usa per ferire
i tentacoli della femmina
Nelle piaghe inietta
spermatofori
capsule di milioni di spermatozoi
amanti aggressivi delle ventose

Della femmina mantide si sapeva
in natura
Non del seme inoculato
sui tentacoli frontali della  moglie giovane
Due ferite simmetriche
a un chilometro di profondità
al largo delle coste della Tasmania

Ora lo sperma giace
congelato nella cute
Dovrà ferirsi da se stessa
nuovamente
la madre ermafrodita
per fecondarsene
o forse la linfa
da sola migrare in superficie
chimicamente

Il corpo senza ricettacoli
è un corpo totale
Si ama da morire
il figlio nascosto nelle nostre braccia
Poi con i pesci nella rete
il mostro muore muto a riva
sulla sabbia

Extraído de: La dolce ferita
Marina di Minturno (Latina): Caramanica Editore, 1999

ARCHITEUTHIS

Personne ne l’a jamais vu

dans son habitat profond

En parlent Homère

Jules Verne Melville

Adulte il peut atteindre vingt mètres

de long avec des yeux grands

comme des boules de pétanque un bec coupant

Le calmar géant

dix tentacules

erre dans le secret des eaux

et se cache

au creux des rochers

et parmi les algues

Monstre invertebré

son sexe atteint

les quatre-vingt-dix centimètres

il lui permet de blesser

les tentacules de la femelle

il injecte dans les plaies

ses spermatophores

des capsules de millions de spermatozoïdes

agressifs amants des ventouses


On savait cela de la mante religieuse femelle

Mais rien encore

de la semence inoculée

sur les tentacules frontaux de la jeune épouse

deux blessures symétriques

à un kilomètre de profondeur

au large des côtes de la Tasmanie


À présent le sperme reste

congelé sous la peau

Elle devra se blesser elle-même

à nouveau

la mère hermaphrodite

pour s’en féconder

ou alors la lymphe

rejoindra toute seule la surface

chimiquement


Le corps sans réceptacles

est un corps total

On aime à en mourir

son enfant caché dans ses bras

Puis au milieu des poissons dans le filet

le monstre meurt muet à terre

sur le sable

Traduit par Patrick Vighetti