Claude Held

francês

ECCOTI SULLA SPIAGGIA

Eccoti sulla spiaggia
fine autunno
Parli col tuo amico pittore
da qualche tempo fuori dalla mischia
dei libri d’una volta
di brossure quando la mano artigianale rilegava
Marini, Dova, Mondrian...

Il fumo flebilmente dalla pipa
si lascia verso le nubi scure
quasi piove mentre ti guardo di profilo
nel tuo bel cardigan di lana blu
aprirti in un sorriso
inumidirsi gli occhi come sempre
come se ancora esistesse
la gioia infantile del gelato
scivolato a terra per il caldo
nella piazzetta del Costituzionale
«Buongiorno Ragioniere, Geometra
Ingegnere...» ─ accattivante
la padrona in uno sbattere di ciglia
dileguava «Bacio, nocciola, vaniglia...»

(Altra è la femmina, pensavi)
nel rito del toscano
«La femmina è più donna della donna»
─ rincorrevi il sogno della voglia che perdevi
intanto andavano scemando
le bellezze come il fiato
tra i lumi della fiera dell’antiquariato
i nostri passi poi
sul vento
come per incanto
alzarci

Extraído de: Genetliaco
Firenze: Passigli, 2000

TE VOICI SUR LA PLAGE

Te voici sur la plage

fin d’automne

Avec ton ami peintre

détaché de tout ça depuis quelque temps

tu parles des livres d’autrefois

brochures que l’artisan reliait à la main:

Marini, Dova, Mondrian...


La fumée de la pipe s’élève

faiblement vers les nuages sombres

il bruine à peine alors que je te vois de profil

dans ton beau cardigan de laine bleue

tu t’ouvres dans un sourire

tes yeux se font humides comme toujours

comme si existait encore

la joie enfantine de la glace

tombée à terre un jour de canicule

sur la petite place du Constitutionnel

“Bonjour Docteur, Cher Maître,

Professeur...” ─ enjôleuse

la patronne fondait dans un battement

de cils “Nutella, noisette, vanille...”


(La femme femme c’est autre chose, songeais-tu)

dans le rite du toscan

“Elle est plus femme que la femme”

─ tu poursuivais en rêve le désir que tu perdais

dans un temps où les beautés se faisaient rares

comme ton souffle

dans les lumières de la foire aux antiquités

et voici que nos pas

sur le vent

comme par enchantement

s’élèvent

Traduit pas Claude Held