Serge Roger
MON RAYON
Lunettes de soleil en pleine nuit, j’avançais seul dans la vie, les yeux tous rougis. Les paumes ivres de larmes, chaque lune qui montait n’était que ruines et drames.
Chaque air, chaque goutte de pluie, chaque photo dans l’album avaient un goût de cimetière. Le souvenir d’un père !
J’errais le cœur vide et rongé. Un fantôme. Un zombie. Un étranger…
Cœurs de femmes n’étaient rien de moins que leurres et charmes et corps de femmes rien de moins que torts et larmes.
Je criais à toute oreille : « A chaque jour suffit sa femme ! » ; ou encore « une femme c’est comme des comprimés, il faut en prendre trois par jour. » Mais, au fond de moi, je déprimais, j’aurais bien voulu m’éprendre de ce droit d’amour.
J’errais. Le cœur vide et rongé. Un fantôme. Un zombie. Homme en
danger…
Soleil de vie, Soleil de nuit
Pour la vie, je vis
Pour la vie, je ris
Sommeil qui fuit soleil de nuit
Ton cœur sur mon crayon
Mon bonheur, mon rayon
Et puis, voilà ! Il y a eu toi et ton regard qui, une fois-là, me happèrent dans un flot de bonheur et de joie. La vérité est que tu cette autre, cette Eve dont l’Adam que je suis ne rêvait même pas d’avoir…là.
Non.
Tu n’es pas que ma moitié ! Tu es bien plus que ça !
Tu es le sel que je mets dans ma bouche lorsque mes mots se font fades.
La lueur qui s’accroche à mes yeux lorsque la tristesse m’aveugle.
Le pull-over qui enveloppe mon cœur lorsque la vie est froide.
Accidentelle, notre rencontre. Assis en elle, je me rends compte que son cœur est ma maison, et mon cœur sa raison. Et qu’il n’y a que ses mains que je veux pour égrener mes frissons.
Soleil de vie…
Pour la vie, je vis…