Marie-Célie Agnant
ENFANCE (extrait)
ENFANCE (extrait)
Rien de plus beau que cette maison
des jours d’avant
dans son jardin le vent
de branche en branche
se promenait
démesure – folie douce
Les cheveux en bataille de la vigne
où les enfants jouaient à se cacher
Les raisins acides
sur nos lèvres
avaient aussi un goût de flammes
le pied de fruit à pain
ses feuilles en éventail
et dans le grand bassin
nos rêves remorqués
par la chevelure
des sirènes
Nos rêves pur-sang ailés
dans ces nuits plus que ténèbres
voyaient défiler des caravanes de mystérieux secrets
Puis l’orage
les arbres bruissaient leur tristesse
le vent n’était plus qu’une effroyable brûlure
Dans cette maison des jours d’avant
je n’avais pas encore appris
à avoir peur de ma propre ombre
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