besuch

das gedächtnis, wenn es eine
nach der anderen erinnerung aufgibt,
erblindet an seinen worten.
in leeren räumen tastest du dich
an der wand, die deine hände ergreift,
über türen, die du nicht öffnest,
ans fenster. blicke, die dunkel
die hell sind, weichen den augen.
an geräuschen formt sich die stimme,
die nicht über das schweigen hinaus
kommt. noch einmal gehst du
mit bodenlosen schritten durchs haus.
licht hat schatten herausgeschnitten,
für die es hier keinen grund gibt.
du kratzt an den rändern die finger auf.
jemand folgt dir verschränkt
mit den armen, dem blick. du bittest,
noch länger zu bleiben. vor dem tor
wartet das auto. der motor springt an.

© Rimbaud Verlag
Extrait de: das langsame ende des schnees. Gedichte.
Aachen: Rimbaud Verlag, 2005
ISBN: 3-89086-624-7
Production audio: 2004, M.Mechner / literaturWERKstatt berlin

visite

la mémoire, quand elle renonce
à un souvenir après l’autre,
devient aveugle à ses propres paroles.
dans des pièces vides, en tâtant
le mur, qui saisit tes mains,
dépassant des portes que tu n’ouvres pas,
tu avances vers la fenêtre.  des regards, qui sont sombres
qui sont clairs, cèdent le pas aux yeux.
à partir de bruits, la voix se façonne
qui ne franchira pas le seuil du
silence.  encore une fois tu marches,
sans toucher le sol, à travers la maison.
la lumière a découpé des ombres
pour lesquelles, ici, il n’y a aucune raison.
tu grattes profondément tes doigts aux extrémités.
quelqu’un te suit, les bras
croisés, avec ce regard de biais.  tu demandes
à rester plus longtemps.  devant le porche,
l’auto attend.  le moteur démarre.

Traduction française de Diane-Monique Daviau