eine geschichte aus dem tal

das haus war gegen den berg gestemmt,
schwarz sein holz von all den wintern.
die sonne bog gelbe schatten ins tal.
oder es regnete tagelang. oder schneite.
das leben hatte nicht viele worte.
und das schweigen roch nach feuchtem gras,
das sich vom boden erhob.
in den schränken hingen kleider,
die in ihrem staub nach flieder dufteten.
ein schmetterling saß an der decke,
von den fäden der spinne gehalten.
die schritte auf den dielen erzählten
den schritten auf den dielen. darunter
ruhte das haus. darüber die welt.
die fort waren, nach denen fragte man nicht.
blumen schmückten das haar der gräber.
die kirche ragte über sich hinaus.
über die träume sprach niemand. bald
vergaßen sie, wem in der nacht sie gehörten.
die augen sahen was sie waren. manchmal
wurde ein haus von einer lawine
mit sich gerissen, es ist lange her.
die berge nahmen sie mit in den tod
als könnten sie fliehen.

© A.A.
Extrait de: Augen der Worte. Gedichte.
Aachen : Rimbaud Verlag, 2004
ISBN: 3-89086-654-9
Production audio: 2004, M.Mechner / literaturWERKstatt berlin

une histoire en provenance de la vallée

la maison était rivée à la montagne,
son bois noirci par tous ces hivers.
le soleil découpait des ombres jaunes dans la vallée.
ou bien il pleuvait pendant des jours.  ou neigeait.
la vie n’avait pas beaucoup de paroles.
et le silence sentait l’herbe humide
qui se relevait du sol.
dans les armoires étaient accrochés des vêtements
qui sous la poussière embaumaient le lilas.
un papillon se tenait au plafond,
retenu par les fils de l’araignée.
les pas sur les parquets racontaient les choses
aux pas sur les parquets.  en dessous,
la maison reposait.  au-dessus, le monde.
ceux qui étaient partis, de ceux-là on ne s’informait pas.
des fleurs ornaient la chevelure des tombes.
l’église s’élevait au-dessus d’elle-même.
des rêves, personne ne parlait.  bientôt
ils avaient oublié à qui, la nuit, ils appartenaient.
les yeux voyaient ce qu’ils étaient.  parfois,
une avalanche emportait une maison
avec elle, il y a longtemps de cela.
les montagnes les emportaient dans la mort
comme s’ils pouvaient fuir.

Traduction française de Diane-Monique Daviau