Porta Westfalica

Una giornata di nuvole, a Minden,
su un taxi che mi porta
in cerca di queste due parole.
Chiedo in giro e nessuno sa
cosa indichino - esattamente, dico -
che luogo sia, dove, se una fortezza
o una chiusa. Eppure il nome brilla
sulla carta geografica, un barbaglio,
nel fitto groviglio consonantico, che lancia
brevi vocali luminose, come l'arma
di un uomo in agguato nel bosco.
Si tradisce, e io vengo a cercarlo.
Il panorama op-art si squaderna tra alberi
e acque, mentre i cartelli indicano ora
una torre di Bismark, ora il mausoleo di Guglielmo,
la statua con la gamba sinistra istoriata
dalla scritta: "Manuel war da",
incisa forse con le chiavi di casa, tenue
filo dorato sul verde del bronzo,
linea sinuosa della firma, fiume
tra fiumi. Lascio la macchina, inizio a camminare.
Foglie morte, una luce mobile, l'aria gelata,
la fitta di una storta alla caviglia,
io, trottola che prilla, io,
vite che si svita. Nient'altro.
Eppure qui sta il segno, qui
si strozza la terra,
qui sta il by-pass, il muro
di una Berlino idrica in mezzo
a falde freatiche, bacini artificiali,
e la pace e la guerra e la lingua latina.
Niente. E mentre giro nella foresta penso
all'autista che attende perplesso,
all'autista che attende perplesso
e ne approfitta per lavare i vetri
mentre nel suo brusìo
sotto il cruscotto scorre sussurrando
il fiume del tassametro, l'elica del denaro,
diga, condotto, sbocco, chiusa dischiusa, aorta,
emorragia del tempo e valvola mitralica,
Porta Westafalica della vita mia.

© Valerio Magrelli
Extrait de: Esercizi di tiptologia
Mailand: Arnoldo Mondadori Editore, 1992

Porta Westfalica

Une journée nuageuse, à Minden,
dans un taxi qui m’emmène
à la recherche de ces deux mots.
Je demande autour et personne ne sait
ce qu’ils indiquent – exactement, je veux dire –
quel lieu c’est, où, une forteresse
ou un enclos. Pourtant le nom brille
sur la carte géographique, une lueur,
dans cet enchevêtrement serré de consonnes, qui lance
de brèves voyelles lumineuses, comme l’arme
d’un homme aux aguets dans le bois.
Il se trahit, et je viens le trouver.
Le panorama op-art s’étale entre les arbres
et les eaux, tandis que les panneaux indiquant qui
une tour de Bismark, qui le mausolée de Guillaume,
la statue avec la jambe historiée
par l’inscription : « Manuel war da »,
sans doute gravée à l’aide des clés de la maison, fil
ténu et doré sur le vert du bronze,
ligne sinueuse de la signature, fleuve
parmi les fleuves. Je laisse la voiture, commence à marcher.
Feuilles mortes, une lumière mobile, l’air gelé,
la douleur d’une foulure à la cheville,
moi, toupie qui tourne, moi,
vis qui se dévisse. Rien d’autre.
Pourtant réside ici le signe, ici
s’étrangle la terre,
ici se trouve le by-pass, le mur
d’une Berlin hydrique au milieu
de nappes phréatiques, de bassins artificiels,
et la paix et la guerre et la langue latine.
Rien. Et tandis que je me promène dans la forêt je pense
au chauffeur qui attend perplexe,
au chauffeur qui attend perplexe
et en profite pour nettoyer ses vitres
alors qu’en un bourdonnement
sous le tableau de bord coule en susurrant
le fleuve du taximètre, l’hélice de l’argent,
digue, conduit, embouchure, enclos déclos, aorte,
hémorragie du temps et valve mitrale,
Porta Westfalica de ma vie.

Traduit par Francis Catalano et Antonella D’Agostino