Colette Laplace
français
Königreich der Adern im Ahornblatt
Folgsam schwanken Bäume, duldsam zanken
Träume, sagt man im Dorf. Langsam neigt sich
der Abend, freundlich die Gesichter der Hunde.
Sie zündet ein Streichholz an, wirft's in die Pfütze.
Treibt man Tiere über die Straße, wird auch sie
von Wesen getrieben hinausgehn zu den Felsen,
sichert sie zu, ist allein. Am Tag als das Dorf
sich bewaffnet, trabt ein Pferdchen müde
über ein Blumenwieslein. Sie findet das Pferdchen,
streichelt's, es schüttelt sich, die beiden lächeln sich zu.
Im Dorf werden Maischefässer bereitet fürs Fest,
in einem davon schläft ihr Kind. Daheim
vor dem Fenster sprießt eine Pflanze, gegossen
von Regen. Ich bin ein Geschoss, eine Wand,
eine Axt, ein Treibgut von Fröschen verfolgt,
ein zu spät begriffener Abschied, ein Handtuch,
ein Schnupftuch, ein Tierchen von vielen.
Man sieht mich an Türschwellen sitzen, taxiert mich,
noch bevor man mit Blicken begreift,
dass ich nackt bin. Pochen von innen.
Bäume schwanken im Wind, winken Gräsern zu.
Wieder das Pochen. Wirst du mich finden?
Wirst du dein Haus jemals verlassen?
Das Pferd richtet seinen Blick in die Steppe.
Production audio: Haus für Poesie, 2019
Royaume des veines de la feuille d’érable
Dociles, les arbres oscillent, patients, les rêves
se querellent, dit-on au village. Lentement descend
le soir, aimables, les chiens sourient.
Elle craque une allumette, la jette dans la flaque.
On fait traverser la route aux animaux, elle aussi,
poussée par des êtres, sortira, ira aux rochers,
assure-t-elle, elle est seule. Le jour quand le village
s’arme, un petit cheval traverse d’un trot fatigué
une prairie fleurie. Elle trouve le petit cheval,
le caresse, il s’ébroue, tous deux se sourient.
Au village on prépare les tonneaux de moût pour la fête,
Dans l’un d’eux dort son enfant. A la maison
devant la fenêtre, une plante sort de terre, arrosée
par la pluie. Je suis un projectile, un mur,
une hache, un débris flottant poursuivi par les grenouilles,
un adieu trop tard compris, une serviette,
un mouchoir, une bestiole parmi d’autres.
On me voit, assise sur des seuils, on me jauge,
avant même que le regard n’ait saisi
que je suis nue. Palpitations de l’intérieur.
Des arbres oscillent dans le vent, font signe aux graminées.
Palpitations, à nouveau. Me trouveras-tu ?
Quitteras-tu jamais ta maison ?
Le cheval tourne son regard vers la steppe.