Andreas Munzner 
Translator

on Lyrikline: 1 poems translated

from: français to: allemand

Original

Translation

à la bétonnière [extrait]

français | Arno Calleja

et le garçon dit je commence et c'est dans les roulis que je commence comme ça commence aux roulis de la bétonnière de parler et dire je commence de dire parce que je dis les choses au tourni parce qu'on est pris aux roulis de la bétonnière et le garçon voit que je dis les choses au tourni parce que je dis les choses pour que les gens se rendent compte de racler que je commence de racler le gosier des gravillons de la phrase roulent la phrase roule ses gravillons dans la bétonnière et concasse la bétonnière concasse les granules du mot en sable de phrase et la phrase prend et c'est le commencement dit le garçon et glisse à la salive et le sens roule que le sens est ce qui ne s'arrête jamais le sens de ce qui est dit roule aux glaviaux dans la bétonnière et c'est maintenant qu'on glaviote la phrase et qu'on commence dans le sens où on dit les choses on dit les choses pour que les gens se rendent compte du sens boulé on est boulé aux roulis réguliers de la bétonnière et on dit les choses cul par dessus soi comme ça on dit les choses et on dit les choses parce qu'on dit les choses mais on n'en sait rien en fait parce qu'on n'a pas de retour on n'a pas le retour dans les roulis on n'a pas le retour du sens avec le bruit des gravillons dans la phrase on n'entend pas le parlement dans le boucan de la bétonnière mais on y a va quand même on va à la phrase et on y va avec les mains comme ça on lance les mains et on prend la phrase et on la modèle dit le garçon et on la passe aux roulis des galets de gros gravillons de galets qui pouse la phrase et la phrase n'attend pas le sens et elle avance et elle se fait et c'est le développement dit le garçon et le phrasé se continue au tourni des galets continue au roulis des galets de glaviaux qui continuent et maintenant on continue parce qu'on peut pas arrêter arno dit on ne peut pas arrêter la machine on ne peut pas arrêter la machine et on ne peut pas arrêter les choses et on ne peut pas arrêter les images dans la tête et les mots dans la bouche on ne peut pas empêcher les mots de rouler dans la bouche et on ne peut pas empêcher les galets de rouler le sens dans la farine et on ne peut pas empêcher les filles d'aller aux garçons on ne peut pas empêcher les filles d'aller aux garçons car bien avant leur naissance les filles bien avant de naître les filles vont aux garçons et bien avant d'avoir un sexe les filles vont aux garçons avec les images avec les mots et avec les choses qui sont les choses à faire qui sont les gestes les filles connaissent les gestes à faire bien avant de savoir les gestes d'amour les filles y vont car on ne peut pas arrêter la machine on ne peut pas arrêter la machine des gestes et on ne peut pas arrêter la machine de l'espèce qui se perpétue dans les gestes qui sont les gestes d'amour dans la nécessité les gestes ne peuvent pas s'arrêter dit le garçon on ne peut pas arrêter le grand mouvement du monde car l'homme ne peut pas crisper l'homme ne peut pas crisper son geste sur le grand mouvement de nécessité du monde car l'homme ne peut pas agir l'homme ne peut pas intervenir sur le monde car l'homme ne peut intervenir que sur l'homme et pas sur le monde l'homme ne peut pas intervenir sur le monde et le chantier de l'homme change la forme du monde mais ne change pas le grand mouvement du monde et ne change pas la1 nature profondément nécessaire du grand mouvement du monde mais seulement sa forme et les filles peuvent les filles peuvent changer la forme du sexe des garçons mais les filles ne peuvent pas changer la nature profondément constante du sexe des garçons mais seulement leur forme et les garçons de même les garçons connaissent le geste qui change la forme des filles car les garçons de même bien avant de naître les garçons vont aux filles avant même d'avoir un sexe les garçons vont aux formes des filles mais ne peuvent pas aller à la nature des filles car la nature des filles est dans la nature du grand mouvement des choses du monde et l'homme ne peut pas changer la rotation de satellites de bétonnières au dessus de sa tête car l'homme ne peut pas intervenir sur le grand mouvement nécessaire des choses du monde qui régissent les images dans les têtes des filles et des garçons et les garçons ils ne peuvent pas agir ils ne peuvent pas intervenir sur le grand mouvement nécessaire qui régit les mots qui roulent dans la bouche des filles et les filles et les garçons se disent les mots dans les gestes qui sont les gestes d'amour et les filles et les garçons disent l'heure est grave les filles et les garçons disent on vit sans but et on vit pour rien et non seulement on vit sans but et non seulement on vit pour rien mais en plus on parle pour rien dire alors maintenant l'heure est grave disent les filles et les garçons l'heure est grave car on peut pas faire demi-tour disent on peut plus faire demi-tour dans le vide du non-sens car c'est toujours déjà trop tard pour faire demi-tour dans la parole disent les filles et les garçons on ne peut que continuer à faire les gestes et on continue à faire les gestes sans crisper l'homme disent les filles et les garçons dans la douceur des gestes à faire on lance les gestes d'amour au vide et on continue car on ne peut rien faire d'autre que continuer de vivre pour rien en se faisant exister à parler et c'est pour ça que l'heure est grave disent les gens et alors l'angoisse monte dans les gens et avec l'angoisse la beauté parce que c'est lié et alors la beauté monte et elle tourne dans les gens et la beauté des gens est dans le corps des gens la beauté est dans le parler disent les gens la beauté est dans les gestes de creusement de creuser la beauté est de creuser à la truelle sa propre rigole et les gens creusent à la truelle les gens creusent une rigole pour voir s'écouler la beauté car les gens disent que la beauté est de voir le monde s'écouler dans la rigole du chantier et chacun creuse sa rigole et ça toumonde i le sait que fa beauté s'élève la beauté s'élève dans le gosier et sort la beauté sort du parler disent les gens et ça les filles et les garçons le savent car bien avant de sortir de naissance les filles et les garçons savent que la beauté est de vomir son parler dans la bétonnière de l'autre et alors la beauté tourne et elle tourne dans le corps de l'autre disent les filles et la beauté se réalise comme ça la beauté se réalise dans le désir qui est désir de corps dans le désir de langue se réalise dans le désir du corps de bétonnière qui est désir de langue de truelle et il serait plus conforme dit la fille il serait beaucoup plus conforme à la réalisation du désir d'être délivré de la différence des sexes dit la fille et il serait beaucoup plus conforme à la réalisation du désir d'être délié de son sexe qu'il serait beaucoup plus conforme à la réalisation du désir d'être coupé de sa langue dit la fille qu'il serait plus-conforme à la réalisation du désir que personne ne soit quelqu'un et personne n'est tout a fait quelqu'un dit la fille car la fille voit la vibration voit la vibration dans les gens quand elle regarde les gestes la fille pense je ne m'arrête pas sur ce que je vois et continue dit les gens sont vibratoires et les gens vibratoires font une ligne un nœud un enlacement de lignes et les gens entrent en vibration et boivent les gens entrent en vibration dans la grande bétonnière de pastis et l'alcool les perle dit l'alcool perle les gens dans les gestes aux roulis dans l'alcool un mot entre dans la bétonnière et ils le boivent les gens boivent le mot quand le mot entre en verbation dans le gen sonne un mot sonne sa verbation dans la bétonnière et les gens font la bouche et un nœud de bouche donne une boule de phrase roule et se fluidifie et sonne sa verbation et tout gens sortent d'eux comme au premier jour sortent dans un verbe qui est un verbe de vibration de lignes de nœuds et c'est la première fois remarque la fille c'est la première fois que les gens vivent dans les choses du chantier avec la vibration dans les gestes d'alcool qu'on sort de soi disent les gens on sort de soi comme au premier jour pour boire les gestes au goulot de la ligne dans le dépôt des nœuds qu'on vomit disent les gens à la bétonnière disent les gens et la bétonnière nous vomit en retour et elle nous revomit dans les mains et le vomi dans les mains fait des nœuds et les nœuds nous parlent ils parlent aux gens pour faire la vibration et les gens ouvrent les mains et regardent la vibration regardent les nœuds vibrer dans l'enlacement des lignes qui se mélangent avec l'alcool et les gravillons mélangés avec les gestes dans la grande bétonnière de pastis avec la bouche dans les roulis les gens font les gestes et les gens disent on fait les gestes à cause des guêpes mais la fille sait très bien que les gens ne font pas les gestes à cause des guêpes mais que les gens font les gestes à cause de l'alcool et que dans l'alcool les gens ne savent pas les choses dans l'alcool parce que les gens n'écoutent pas le roulis des choses et qu'ils s'échinent les gens s'échinent à tendre le tendon de leur tête dans la bétonnière parce que les gens s'échinent à connaître les choses par la tension de leur tête alors qu'ils n'ont qu'à laisser couler leur écoute à la gâchée de la bétonnière mais ils ne le font pas les gens ne le font pas et c'est pourquoi les gens ne savent pas les choses c'est pour ça en fait et aussi les gens aussi les gens ne savent pas les choses à cause de la mort car la mort impressionne beaucoup beaucoup les gens  et elle les empêche de s'ouvrir à connaître et aussi les gens ils ne savent pas à cause de la vie car la vie aussi impressionne beaucoup les gens et la vibration de la vie les méduse complètement et les empêche de connaître et c'est pourquoi les gens sont enfermés dans l'œuf et qu'ils ne sortent pas de l'œuf car les gens ont trop de pression dans l'œuf et la pression interne empêche les gens de se jeter à être hors de l'œuf et les empêche de barbouiller l'hors du réel d'une belle barbouille de jaune de glaire d'œuf ça les empêche complètement et alors les gens restent les gens restent pris comme ça dans la pression et ils ne sortent plus de l'œuf mais les gens explose de ne pas pouvoir sortir les gens explose parce qu'on peut pas tenir comme ça dans la bouillotte de l'œuf sans vivre dehors alors les gens pour se sortir de l'œuf ils se font mourir dedans les gens s'ouvrent les veines des bras avec des cailloux de gravitions ils s'ouvrent les bras et alors les gens coulent de soi en dedans de l'œuf les gens coulent de soi mais bientôt la pression du sang des gens dans l'œuf brise la coquille de l'œuf et alors les gens sortent de soi en sang ils se sortent de l'œuf en mourant dans la coulée de sang et alors les gens vivent mais ils vivent mort dans le réel parce que le réel c'est la mort et le réel n'a pas le goût d'être dans l'œuf car le réel n'a le goût d'être qu'hors de l'œuf dans la mort et c'est pourquoi la mort est partout hors de l'œuf et que le réel est un nœud et que le nœud trempe le nœud est une mouillette qui touille le décalotté de l'œuf de la tête des gens et les gens sortent de soi de se laisser briser la coquille d'être à coups de cailloux de gravillons les gens sortent de soi et c'est pourquoi le bruit de sable du ciment qui roule dans la bétonnière est le même bruit que celui que font les gens en mourant dans la bouillotte de l'œuf de leur tête dit la fille la vérité dit la fille (...)

© Arno Calleja
from: à la bétonnière
Montréal : Le Quartanier , 2007
Audio production: Literaturwerkstatt Berlin 2010

An die Betonmischmaschine (Auszug)

allemand

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...)

(...) und die leut verziehen den mund und ein knoten im mund macht kugelsätze rollt und verflüssigt sich und erklingt in seiner verwortung und alleleut kommen aus sich heraus wie am ersten tag kommen in einem wort das ein wort des vibrierens der linien der knoten ist und zum ersten mal stellt das mädchen fest zum ersten mal leben die leut in den baustellendingen mit ihren vibrierenden alkoholgesten die man aus sich herausholt sagen die leut herausholt wie die gesten am ersten tag beim trinken am flaschenhals der zeilen im kotzknotendepot sagen die leut nach betonmischerart sagen die leut und der betonmischer kotzt es uns wieder hervor und kotzt es uns nach in die hände und die kotze in den händen macht die knoten und die knoten sprechen zu uns sie sprechen zu den leuten um zu vibrieren und die leut öffnen die hände und betrachten das vibrieren betrachten die knoten wie sie in der zeilenreihe die sich mit dem alkohol mischt mit dem mit den gesten im großen pastisbetonmischer vermischten splitt mit dem schlingernden mund die leut machen gesten und die leut sagen wir machen die gesten wegen der wespen aber das mädchen weiß genau dass die leut die gesten nicht wegen der wespen machen sondern dass die leut die gesten wegen des alkohols machen und dass die leut im alkohol die dinge nicht mehr wissen im alkohol weil die leut nicht auf das dingeschlingern hören und sich abrackern die leut rackern sich ab die kopfsehne in den betonmischer zu spannen weil sich die leut abrackern und die dinge durch ihre kopfspannung erfahren wollen während sie nur ihr gehör in den angerührten beton des mischers fließen lassen müssen aber sie tun es nicht die leut tun es nicht und drum wissen die leut die dinge nicht im grund darum und die leut wissen die leut wissen die dinge auch nicht wegen des todes der tod beeindruckt die leut sehr wirklich sehr und er hindert sie daran sich der erfahrung zu öffnen und die leut wissen sie auch nicht wegen des lebens denn auch das leben beeindruckt die leut sehr und das vibrireren des lebens versteinert sie völlig und hindert sie an der erfahrung und drum sind die leut im ei eingeschlossen und kommen nicht aus ihrem ei heraus denn die leut haben zu viel druck im ei und der innere druck hindert die leut aus dem ei zu springen und außereilich zu sein und hindert sie das außereiliche mit einem schönen gelben eierschmierschleim vollzuschmieren es hindert sie total und so bleiben die leut die leut bleiben so im druck gefangen und sie kommen nicht mehr aus dem ei heraus aber die leut platzen nicht herauszukönnen die leut platzen weil man es so in der eierbettflasche nicht aushält ohne draußen zu leben drum lassen sie sich drin absterben um aus dem ei zu kommen die leut schneiden sich die armvenen mit splittsteinen auf sie schneiden sich die arme auf und so fließen die leut aus sich heraus ins eiinnere die leut fließen aus aber bald sprengt der blutdruck der leut im ei die eierschale und so schälen sich die leut blutüberströmt aus dem ei im blutfluss sterbend und so leben die leut aber sie leben tot im realen weil das reale der tod ist und das reale im ei nicht den seinsgeschmack hat denn das reale hat nur außerhalb des eis im tod einen seinsgeschmack und drum ist der tod überall außerhalb des eis und das reale ist ein knoten und der knoten nässt der knoten ist eine tunke die das enthauptete ei der leuteköpfe umrührt und die leut kommen aus sich heraus weil sie sich die seinsschale mit splittsteinschlägen haben einschlagen lassen die leut kommen aus sich heraus und drum ist der lärm des sands der im betonmischer rollt derselbe lärm wie der den die leut beim sterben in der eierbettflasche ihres kopfs machen sagt das mädchen die wahrheit sagt das mädchen (...)

Übersetzung von Andreas Munzner