Hélène Dorion
[Le jour décline, et l’arbre]
[Le jour décline, et l’arbre]
Le jour décline, et l’arbre
enchâssé dans ses ombres
presse la mince couche de bleu.
Si maintenant je lève les yeux
et veille, tels ces blessés qui fléchissent
au portail des étoiles, si je lève les yeux
peut-être approcherai-je aussi
de cette destinée, – légère ascension
dans l’espace désolé.
Et le vent, maintenant le vent
sur la pierre oubliée, qui s’attarde.
Elle tombera bientôt, dans le magma d’autres pierres.
Ruines, ruines, disséminées dans l’histoire
– géométrie compliquée d’un monde
plongé dans la joie douloureuse du temps.
Saurai-je aussi me jeter
en moi-même comme en un puits, et sans filet
consentir à cette ombre qui pointe
vers d’autres lumières ?