Tim Trzaskalik
Translator
on Lyrikline: 6 poems translated
from: alemán to: francés
Original
Translation
[Als Statussymbol]
alemán | Alexandru Bulucz
… hat die Axt des Hinterwäldlers lange der Cultur
der Dörfer und Städte vorarbeiten müssen …
Ludwig Preller
Als Statussymbol für alle, die keines mehr brauchten, fuhr uns der Dacia dorthin.
… u. was waren wir hörig in Kreischquell beim Hirtenrumänisch heiliger Mütter!
Die gaben die Schollenpflicht weiter an uns wie an Scheune u. Stall seine Helligkeit
Heu. Am Bächlein klebte Agafia mit Spucke Karpaten-Stummel zusammen u. rauchte
auf Lunge das Zeug, was das Zeug hielt. Zitzen melkten sich selber, wir tranken
aus Kübeln die fetteste Milch. Die wärmte den Magen u. lullte uns Lulatsche ein.
Wir, Rumäniens letzte Mokaner, bei Gott, ich übertreibe mitnichten, waren ganz
Schnurrbart aus Schaum u. wir maunzten aus Wäldern die Wölfe, die Bären hervor.
Der eine brach sich am Fischteich ein Schienbein u. weinte als lachender Dritter
vor Mitleid mit Mitleid, mit Leid. Huckepack nahm uns die Uhr wie die Lurchin
den Lurch, u. selbst als die Kühe auf Schrägen ins Straucheln gerieten, sodass
Schellen laut klirrten, kamen die Hirten nicht drauf u. nicht drauf, dass sie irrten.
Als Statussymbol für alle, die keines mehr brauchten, fuhr uns der Dacia zurück.
Wir prellten die Zecke in uns mit der Axt, der stibitzten, u. zechten mit Prellern
den Dorfdeppen zu, deren Axt die Kultur mit waldigem Zwiespalt von Buchen
u. Fichten fürs Funkenflugfeuer versah, bis tief in die Nacht u. darüber hinab.
from: was Petersilie über die Seele weiß
Frankfurt am Main: Schöffling & Co. Verlagsbuchhandlung GmbH, 2020
Audio production: Haus für Poesie, 2022
[Comme un signe extérieur de richesse]
francés
… ainsi la hache du cul-terreux a dû longuement travailler
pour qu’arrive la culture dans les villes et les villages…
Ludwig Preller
Comme un signe extérieur de richesse pour tous ceux qui n’en avaient plus besoin, la Dacia nous a conduit là-bas.
… et que nous étions serviles à Kreischquell en entendant les mères saintes parler le roumain de berger !
Elles nous transmettaient le bail à ferme, comme le foin aux granges et aux étables
sa clarté. Au bord du ruisseau, Agafia collait avec sa salive des mégots de Carpați et fumait
le truc à pleins poumons. Les mamelles se trayaient toutes seules, nous buvions
dans des seaux le lait le plus crémeux. Il réchauffait le ventre et nous endormait, grands dadais que nous étions.
Nous, les derniers Mocanis de Roumanie, bon Dieu, je n’exagère pas, étions tout
moustaches d’écume et nous attirions hors du bois par des gémissements les loups et les ours.
L’un se cassait le tibia près du vivier et pleurait comme un troisième larron
de pitié, par pitié, quelle pitié. L’horloge nous prenait sur le dos comme la femelle
le mâle amphibien, et même quand les vaches sur les pentes commençaient à trébucher et
que les clochettes sonnaillaient fort, les gardiens ne voyaient pas, ne voyaient même pas [qu’elles s’égaillaient.
Comme un signe extérieur de richesse pour tous ceux qui n’en avaient plus besoin, la Dacia nous a reconduits.
Nous blousions la tique en nous avec la hache chapardée, et nous chopinions avec des filous
au nez des idiots du village, dont la hache procurait à la culture l’éclatement sylvestre des hêtres
et des sapins pour un feu à jets de flammèches, jusque tard dans la nuit et au-delà en
descente.
Sieben Dignitäten. Notre Dame de Paris et des Fleurs. 15. April 2019 ff.
alemán | Alexandru Bulucz
VI
Seliger Antonin,
es schaukelt das Meer seine Leichen an Land,
doch beweint wird das Holz u. die eichenen Särge, der Stein u. der Ziegel.
Wenn zwei über Taktgefühl streiten, dann freuen sich Steinmetz u. Schreiner.
Verstehst du, mein Lieber? Du schon, u. ich danke dafür!
… u. verstündest du nicht, ich erzählte Geschichten:
Ich hab’ sie von Vater … behauptet,
wo einem Gedanken, Gebete an Gott widerfahren, da sei auch das Trosthaus.
Alleine, sein Trosthaus ist meistens sein Scheißhaus.
Ich muss wiederholen: Sein Gott’shaus ist meistens sein Kothaus.
Dort macht er vor Gott u. vor Kot den Kotau,
u. er qualmt wie Agafia Karpaten,
er wirft wie Cioran seine Stummel ins Scheißgrab hinein
nach dem Stoß- o. Stundengebet, was weiß ich,
ob gerad’ ’ne Verstopfung, ein Durchmarsch, gar beides geschieht.
Ich erfahre ja gleich, wie es stinkt.
So zieht er den Griff an der blechernen Kette nach unten, um runterzuspülen,
verlässt seine liebste der Frau’n mit dem fettesten Grinsegesicht als ein Priester,
gefolgt vom Karpaten-Entleerungs-Geruch der Boswellia humana,
der gar nicht so böswillig ist. Ich betrete das Trosthaus,
dort pendelt noch immer das Rauchfass, zerschneidet noch immer den Weihrauch,
verteilt noch immer den Odor.
from: was Petersilie über die Seele weiß
Frankfurt am Main: Schöffling & Co. Verlagsbuchhandlung GmbH, 2020
Audio production: Haus für Poesie, 2022
Sept dignités. Notre-Dame de Paris et des Fleurs. 15 avril 2019s.
francés
VI
Antonin, le béatifié,
la mer balance ses cadavres sur terre,
mais pleurés sont le bois et les cercueils en chêne, la pierre et la brique.
Si deux se querellent à propos du tact, se réjouissent tailleur de pierre et menuisier.
Comprends-tu, mon cher ? Toi oui, et je t’en remercie !
… et si jamais tu ne comprenais pas, je te raconterais des histoires :
Je les tiens de mon père… affirme :
là où t’arrivent des pensées, des prières à Dieu, est aussi le cabinet-consolation.
Seulement son cabinet-consolation est le plus souvent son cabinet-merde.
Je dois répéter : son cabinet-Dieu est le plus souvent son cabinet-excrément.
C’est là qu’il se prosterne devant Dieu et devant Excrément,
et il fume comme Agafia des Carpați,
et il jette comme Cioran ses mégots dans la tombe de merde
après la prière jaculatoire ou les offices, que sais-je,
selon qu’il y a constipation, chiasse, ou les deux.
Je le saurai aussitôt, à la puanteur.
Alors il tire la poignée de la chaîne en fer-blanc de la chasse d’eau,
quitte la plus chère de ses femmes, visage très bouffi ricanant, en tant que curé,
suivi de l’odeur vidange-Carpați de la Boswellia humana
qui n’est pas si méchante que ça. J’entre dans le cabinet-consolation,
l’encensoir y balance encore, découpe encore la fumée d’encens,
répand toujours l’Odeur.
Vorrat verbraucht
alemán | Alexandru Bulucz
Schreiben heißt jetzt, etwas über sich vermögen, denn was schreiben,
… wo ein, ich weiß nicht woher genommener, ungeheurer Vorrath
von Leid, Verzweiflung, Opferung und Noth im Großen verbraucht
wird, als gäb es irgendwo Alle im Ganzen und nirgends den Einen;
nirgends mehr ist das Maaß des einzelnen Herzens anzulegen,
das doch sonst die Einheit war der Erde und des Himmels und aller
Weiten und Abgründe. … Wie unvordenklich ist alles geworden,
Heiligendamm, Zeiten wie die Kindheit selbst, so entlegen und
arglos, wer wird wieder je (so) fühlen!?
Rainer Maria Rilke
Die Sensen, die Sicheln, die Forken, die Axt, sie alle verrosten.
Noch steht auf dem Hügel ein Manderl fürs Heu, es vermorscht.
Kein Nutztier zertrampelt Getreide. Die Milchkuh, sie wurde verkauft.
Von den Mandlern blieb einer, u. zwar unterm Holzkreuz am Bach.
Um die Scheune steht’s schlecht, denn kein Strohlicht mehr deutelt
von innen die Wände, u. Brennholz im Stapel zum Kochen
fehlt auch. Niemand ersucht um getrocknetes Reisig die Wälder.
Inmitten von Eden stand keinem der Sinn, nach dem Vorrat
an Wonne zu fragen, ob schier unerschöpflich, ob eher auf Zeit.
Agafia u. Petrus sind weg. Auch Majka ist weg. Wer bespricht
ihre Werte, begeht ihre Wege u. liest ihr gemeinsames Werk?
Die Schmerzen des Wachstums, sie kamen verspätet, zur Nachtzeit
wie Reif. Die Behauptung, des Menschensohns Lösegeld würde
auf immer u. ewig uns alle von Qualen befreien, ist so was von falsch.
Denn der Messie-Messias kann nicht im Entferntesten horten
im heiligen Vorratsverschlag jene Arten von Schmerz, die bei drei
auf den Bäumen nicht sind. Verbraucht sind die Vorratsgefühle,
das Brombeergelee in den Gläsern von Mutter! Verrat an der Süße!
… im Andenken an Werner Hamacher,
dessen unvollendet gebliebener Aufsatz „Andere Schmerzen“
u. a. auch das Kapitel „Vorrat verbraucht (Rilke, 1915)“ vorsah.
from: was Petersilie über die Seele weiß
Frankfurt am Main: Schöffling & Co. Verlagsbuchhandlung GmbH, 2020
Audio production: Haus für Poesie, 2022
Réserve épuisée
francés
Écrire maintenant, ça veut dire se transgresser, car quoi écrire,
… là où une réserve monstrueuse, prise je ne sais où, de souffrance,
désespoir, sacrifice et détresse, est en cours d’épuisement,
comme s’il y avait quelque part Tout-Le-Monde dans le Tout et nulle part l’Un ;
plus nulle part ne vaut la mesure du cœur individuel
qui jadis pourtant était l’unité de la Terre et du Ciel, et de toutes
les étendues et abîmes. … Tout est devenu tellement immémorial,
Heiligendamm, les époques comme l’enfance elle-même, si reculée et
candide, qui jamais sentira de nouveau (ainsi) !?
Rainer Maria Rilke
Les faux, les faucilles, les fourches, la hache, tout cela rouille.
Sur la colline il y a encore qui pourrit une meule pour le foin.
Aucune bête ne piétine le blé. La vache laitière, elle a été vendue.
Des meuleurs n’en reste qu’un, sous la croix de bois près du ruisseau.
La grange va mal, car plus aucune lumière tremblante de paille n’éclaire
l’intérieur des murs, et dans le tas de bûches fendues pour cuisiner
manque du bois. Personne ne réclame aux forêts des brindilles sèches.
Au milieu d’Éden personne ne songeait à demander si la réserve
de volupté était inépuisable, ou limitée dans le temps.
Agafia et Petrus sont partis. Majka est partie aussi. Qui discute
leurs valeurs, qui emprunte leurs chemins et qui lit leur œuvre commune ?
Les douleurs de la croissance, elles venaient en retard, la nuit
comme du givre. L’affirmation que la rançon du fils de l’homme allait
tous nous libérer pour toujours et pour l’éternité de tous les maux est si fausse.
Car le Messie syllogomane est loin de pouvoir engranger
dans le cellier saint ces types de douleurs qui ne disparaissent pas
en comptant jusqu’à trois. Épuisées sont les sensations de réserves,
la gelée de mûres dans les pots de Mère ! Douceur trahie !
… à la mémoire de Werner Hamacher
dont l’essai resté inachevé « Andere Schmerzen » (« Autres douleurs ») prévoyait entre autres le chapitre « Vorrat verbraucht (Rilke, 1915) » (« Réserve épuisée (Rilke, 1915)) ».
Landschaft bei Tannenhof*
alemán | Alexandru Bulucz
Keiner war in der Lage,
über den eigenen Tellerrand zu schauen,
jeder war der Mittelpunkt seines Hungers.
Mit ihren Sensen glichen die Mähder Schulzirkeln,
ihre Standbeine waren die Nadeln,
mit denen sie sich auf Erden fixierten.
So wurden ihre Standbeine Kreismittelpunkte,
u. die Längen ihrer Sensenbäume,
deren Klingen sich stählern durchs Frühsommergras zirkelten,
die jeweiligen Radien ihrer Kreise.
Sehen Sie?!
Das war eine Anthropozentrik,
die den Namen verdiente,
eine wahre geometrische Anthropozentrik!
Die Sichtverhältnisse des Glücks waren auf ein Minimum reduziert,
die Welt war eine Scheibe,
u. die Blitze u. Donner,
die von außen auf sie einschlugen,
Gotteszeichen,
u. der Aberglaube,
der dabei entstand,
poetisch groß.
Ja, eine Scheibe war die Welt
mit dem Radius einer Blechschüssel o. eines Sensenbaums o. des
leinenen Kreises,
den Urgroßmutters schwarzer Rock auf dem Boden bildete,
wenn sie sommers aus heiterem Himmel inmitten des Hofes,
wo sie soeben harten trockenen Mais abgerebelt hatte,
sich hinhockte u. wildpinkelte.
Sehen Sie?!
Sie trug sommers keine Unterwäsche unterm Rock.
Sehen Sie
das unverschämte, vorkopernikanische u. hündisch sein Revier
markierende Glück?!
Wir befanden uns in einer Diesigkeit des Glücks sondergleichen,
wir waren ganz dizzy vor Glück.
Wieder so blindwütig glücklich, so glückswütig blind sein!
* Brad (deutsch Tannenhof, ungarisch Brád) ist eine Kleinstadt im Kreis Hunedoara in Siebenbürgen, Rumänien.
from: Unpublished
Audio production: Haus für Poesie, 2022
Paysage près de Tannenhof*
francés
Nul n’était en mesure
de lever le nez de son assiette,
chacun était le centre de sa faim.
Avec leurs faux les moissonneurs ressemblaient à des compas,
leurs jambes d’appui étaient les pointes
avec lesquelles ils se fixaient sur la Terre.
Ainsi leurs jambes d’appui devenaient le centre d’un cercle,
et la longueur du manche de leurs faux
dont la lame d’acier traçait un cercle dans les herbes d’été,
le rayon.
Vous voyez ?!
C’était un anthropocentrisme
qui méritait bien son nom,
un véritable anthropocentrisme géométrique !
Les perspectives de bonheur étaient réduites au minimum,
le monde était plat,
et les éclairs et le tonnerre
qui le frappaient du dehors,
signes divins,
et la superstition
qui en émanait
étaient poétiquement grands.
Oui, plat était le monde
et d’un rayon d’une écuelle en fer-blanc ou d’un manche de faux ou du rond de lin
formé par la jupe noire de l’arrière-grand-mère sur le sol,
quand l’été, tout d’un coup, au milieu de la cour
où elle venait juste d’égrener du maïs dur et sec,
elle s’accroupissait et pissait.
Vous voyez ?!
En été elle ne portait pas de culotte sous sa jupe.
Voyez-vous
le bonheur culotté et pré-copernicien qui marque son territoire comme un chien ?!
On était dans une nappe de bonheur sans pareil,
on était tout nappy de bonheur.
Être à nouveau aveuglément heureux, si heureusement aveugle !
* Brad (allemand Tannenhof, hongrois Brád) est une petite ville dans le département de Hunedoara en Transylvanie, Roumanie.
[Die Tage]
alemán | Alexandru Bulucz
Die Tage über die Pyramiden von Gizeh nachgedacht –
werde sie vermutlich niemals sehen, zu viel Reiseangst.
Es war an der Zeit, trage sie schließlich ständig im Mund,
die Gizehs, die Eindrehfilter meiner Selbstgedrehten.
Kam von Kairo über Kalkstein zum Kairos des Stillens
von Durst im Sommer auf einem Weißenburger* Markt
vor 2000. Der spitzen Messer Schneiden aus rostfreiem
Stahl funken Bilder zurück in die Gegenwart, flunkern.
War es die Demut vor der Armut der Durstigen? Es war
auf jeden Fall kühn von den Obst- u. Gemüsehändlern,
Kunden die Wassermelonen, die sie auserwählten,
erst kosten zu lassen. Es gab sie ja nicht in Stücken,
sondern ganz o. gar nicht. Dass kleinere Melonen
unverkäuflich werden könnten, war halb so schlimm.
Große, gewichtige jedoch?! Hätten auch aus Gründen
des Geschmacks auf Ablehnung stoßen können, nicht
süß genug, was weiß ich, nicht nur wegen Verdorbenheit,
der inneren. Drei sichere Stiche mit dem spitzen Messer
in die Panzerbeeren, u. sie gingen fast von selber auf,
knackend unter der Spannung um das Fruchtfleisch.
Mit dem vierten, der bei weitem nicht so tief war
wie die ersten, holten die Händler die Tetraeder
aus ihren Planeten heraus. Mit Dreieckspyramiden
an Stielen, Messern an den Mündern der Kunden
begann das Stillen von Durst. Demut vor der Armut
der Durstigen u. Vertrauen in die Bewaffneten.
Habe niemals eine Melone abgelehnt, fällt mir ein,
auch wenn sie mir nicht schmeckte. Die Händler
stöpselten die angebissenen Dreieckspyramiden
wieder in die Melonen ein, als sei nichts gewesen.
* Alba Iulia (deutsch Karlsburg oder Weißenburg, ungarisch Gyulafehérvár) ist die Hauptstadt des Kreises Alba in Siebenbürgen, Rumänien.
from: Unpublished
Audio production: Haus für Poesie, 2022
[Ces jours-ci]
francés
Ces jours-ci pensé aux pyramides de Gizeh –
ne les verrais probablement jamais, trop peur de voyager.
Il était grand temps, je les porte sans cesse à la bouche,
les Gizeh, les filtres de mes roulées.
Allais du Caire en passant par le calcaire au Kairos de l’étanchement
de la soif en été sur un marché de Weißenburg*
avant 2000. Les lames en inox des couteaux pointus
reflètent des images dans le présent, feignent.
Était-ce l’humilité devant la pauvreté des assoiffés ? C’était
en tout cas audacieux de la part des vendeurs de fruits et légumes
de laisser les clients goûter les pastèques
qu’ils choisissaient. Elles ne se vendaient pas à la coupe
mais en entier ou pas du tout. Que des pastèques plus petites
pouvaient devenir invendables, n’était pas bien grave.
Mais des grosses et lourdes ?! Auraient pu aussi pour des raisons
de saveur occasionner un refus, pas assez
sucrées, que sais-je, pas seulement à cause du pourrissement
à l’intérieur. Trois coups sûrs de couteau pointu
dans les cucurbitacés et ils s’ouvraient presque tout seuls,
éclatant sous la pression de la pulpe.
Au quatrième, loin d’être aussi profond
que les premiers, les marchands sortaient les tétraèdres
de leurs planètes. Avec ces pyramides
en bâtonnets, couteaux à la bouche des clients,
commença l’étanchement de la soif. Humilité devant la pauvreté
des assoiffés et confiance dans les armés.
N’ai jamais refusé une pastèque, pensé-je,
même si je n’aimais pas ça. Les marchands
fichaient à nouveau les pyramides entamées
dans les pastèques, comme si de rien n’était.
* Alba Iulia (allemand Karlsburg oder Weißenburg, hongrois Gyulafehérvár) est la capitale du département d'Alba en Transylvanie, Roumanie.
Kreischqueller Heuweg*
alemán | Alexandru Bulucz
Kutscher, der Bursche mit Stoppeln im Bart, war ein Rom,
dessen Zweispänner, Peter u. Werner, verschnaufte im Haben,
u. ferner lief ich tief im Soll auf dem holprigen Heuweg
im Traum zum Gehöft, als die Hügel um einen wie Arme
gen Himmel sich reckten, um Beistand von Gott zu erbitten.
Diesseitig diesig das Glück! Paradies eines Hörens
des frühesten Gackerns u. Kikerikis, auf dass Majka
von Kolben in Blecheimer festeste Maiskörner reble
u. schwungvoll von links mit der Rechten dann streue
die Goldzähne Schnäbeln von Zahnlosen hin.
Flugs, ob des heftigen Ausbruchs von Schweiß, zu den Fischen
im Bach u. die Schräge hinan auf den Scheitel zum Leckstein,
vergessen, was Wetzsteine rufen aus Wassern in Kumpfen
an Hüften, die stählern sich zirkeln durchs Frühsommergras:
„Scharf ward durch einen die Axt aus dem eichenen Hackklotz,
dem blutende Wunden sie schlug.“ Es gab Kikeriki
für die tüchtigen Mähder, den fahrenden Rom an dem Abend
u. reichlich Polenta, die glänzte im Teller ganz hold.
* Crișcior (ungarisch Kristyór, deutsch Kreischquell) ist eine Gemeinde im Kreis Hunedoara in Siebenbürgen, Rumänien.
from: Unpublished
Audio production: Haus für Poesie, 2022
Kreischqueller Heuweg*
francés
Le cocher, gars à la barbe drue, était un Rom
dont l’attelage à deux chevaux, Peter et Werner, reprenait souffle dans l’avoir,
et plus loin je courais profondément dans le dû sur l’Heuweg cahoteux
en rêve vers la ferme, quand les collines comme des bras
s’étirent vers le ciel, pour demander l’assistance de Dieu.
D’ici-bas brumeux le Bonheur ! Paradis d’une écoute
des premiers caquetages et cocoricos, pour que Majka
égrène les épis de maïs dans le seau de tôle
et puis à toute volée jette de la gauche avec la droite
les dents en or aux becs des sans-dents.
Vite, à cause de l’irruption intense de la sueur, vers les poissons
dans le ruisseau et montant la pente jusqu’à la pierre à lécher sur la crête,
oublié ce que crient les pierres à aiguiser dans l’eau des coffins
aux hanches qui se fraient des cercles d’acier à travers les herbes :
« Tranchante devint par quelqu’un la hache dans le billot de chêne
auquel elle infligeait des blessures saignantes. » Il y a eu cocorico
pour les bons faucheurs, le Rom ambulant ce soir-là
et plein de polenta qui brillait gracieusement dans l’assiette.
* Crișcior (hongrois Kristyór, allemand Kreischquell) est une commune du département de Hunedoara en Transylvanie, Roumanie.