Besuch

Die alte Frau sitzt tagelang am Fenster
und hält ein Taschentuch, zu träg,
hinaus in eine Welt zu winken,
die sie nicht mehr betritt. Das Draußen
ist ein Fernsehbild. Wie es mir glückt,
von dort ihr Zimmer zu betreten,
bleibt ihr ein Rätsel,
sie fragt mich nicht danach,
sagt nur: Es gibt so vieles,
das ich nicht versteh,
ach Mädchen, weißt,
die Klügste bin ich eben nicht.

Und hinter ihrem Schatten klafft
die Wohnung,
die zu große Schale einer Muschel, vergraben
in dem Zeitschlick, der nicht mehr zur Stadt gehört.
Es begann damit, dass sie verzwergte
Jahr um Jahr, nicht mehr zu finden
Ihr mondäner Gang, ihr Blinzeln,
als brenne ihr verrauchte Luft
eines Kasinos in den Augen.
Vielleicht, sagt sie und irgendwann
und will nicht weg von ihrem Fenster,
sie ist so dünn geworden,
dass sie keinen Tag mehr spürt.
Ach Mädchen, sagt sie,
weißt, wir ham ja Zeit.

© Zu Klampen Verlag
De: Reglose Jagd
Springe: zu Klampen! Verlag, 2007
Producción de Audio: 2007, Literaturwerkstatt Berlin

Visite

La vieille femme est assise toute la journée à sa fenêtre

et tient un mouchoir, trop faible

pour faire signe au monde dehors

où elle ne va plus. L’extérieur

est un écran de télé. Comment j’ai réussi

à venir de là pour entrer dans sa chambre,

demeure pour elle une énigme,

elle ne me le demande pas,

se contente de dire : Il y a tant de choses

que je ne comprends pas,

ah, jeune fille, tu sais,

je ne suis pas la plus intelligente.

Et derrière son ombre s’ouvre béant

son logement,

la coquille trop grande d’un coquillage, enfoui

dans la vase du temps qui ne fait plus partie de la ville.

Les choses ont commencé quand, d’année en année,

elle a rapetissé, pour ne plus trouver

sa démarche mondaine, le clignotement de ses yeux,

comme si l’air enfumé d’un casino

lui brûlait les yeux.

Peut-être, dit-elle, et à un moment quelconque,

et ne veut pas quitter sa fenêtre,

elle est devenue si frêle

qu’elle ne sent plus les journées.

Ah, jeune fille, dit-elle,

tu sais, on a bien le temps.

Traduction: François Mathieu