ROMANTIC INTERIOR

Wind rips splendor from the trees
and lays it at our feet.
Some of us hungry,

some of us lucky to be upright at all.  
Season past sweetness.  
Stuck in the throat with a fork.  

A speck in the spectrum
spins into a wet little planet
studded with heartlust,

flooded with pamphlets
for classes on how to forget.
Where Keats sees a reaper

asleep on the granary floor,
her scythe set by quietly,
wind playing games

with the husk of her hair,
I see a dead squirrel.  
It’s the end of October

and I don’t have a costume.  
Past lives clutter my closet
a long way from home.  

There’s a hole in the ground
where my house used to be.  
A hole in my head

where my heart used to be.
I’m climbing a hillside,
a green patch of laughter.

© Suzanne Buffam
De: unpublished
Producción de Audio: 2007, Literaturwerkstatt Berlin

INTéRIEuR ROMANTIQuE

Le vent arrache la splendeur des arbres
et la dépose à nos pieds.
Certains d’entre nous affamés,

certains d’entre nous chanceux d’être debout.
Saison d’effondrements.
Fourchette coincée dans la gorge.

Une miette dans le spectre
devient une petite planète
parsemée de désir,

inondée de pamphlets
sur l’apprentissage de l’oubli.
Là où Keats voit une faucheuse

endormie sur le sol du grenier,
sa faux reposant tranquille à ses côtés,
le vent jouant

avec les épis dorés de sa chevelure,
je trouve un écureuil mort.
C’est la fin d’octobre

et je n’ai pas de costume.
Mes vies antérieures encombrent un placard
très loin de chez moi.

Il y a un trou dans le sol
où se trouvait ma maison.
Un trou dans ma tête

où se trouvait mon coeur.
J’escalade une colline,
un rire clair verdoie.

traduit par Claude Beausoleil,
Versschmuggel, Poesiefestival Berlin 2007