Solstici

Les paraules són cérvoles que fugen de la mort
Tenen fred i se'n duen la tarda dins els ulls
Se'n duen instants liles com la mar de Menorca
Mai no he tornat d’aquells horitzons que eren música
Ardents sacerdotesses hi ballaven descalces
Embriagues d'aromes de roser imperial
Des d'un vaixell corsari pensaria els seus besos
Pensaria un rivet de notes d'oboè
A més de laberints les paraules són cérvoles
Beuen aigua dins l'últim batec de la tardor
Esdevenen deesses amb flors a la cintura
Volen créixer com taques de rovell i desfici
Mentre passa el perfil malva-rosa del vent
Passen contrabandistes pels sorrals de l'absència
Som l'amo de la seva tristesa i d'un vell gos
Tot allò que m'espera no té nom a cap mapa

© Antoni Vidal Ferrando
De: Cap de cantó
Proa, 2004
Producción de Audio: Institut Ramon Llull

Solstice

Les mots ressemblent à des cerfs qui s'en vont de la mort
Ils ont froid et ils emportent la tombée du jour de leurs yeux
Ils emportent des moments lilas comme la mer de Minorque
Je ne suis jamais retourné de ces horizons où dans lesquels
D'ardentes prêtresses y dansaient pieds nus
Enivrées d'un arôme d'un rosier impérial
D'un bateau pirate je pensais à leurs baisers
Je songeais à un liseré de notes d'un hautbois
En plus de labyrinthes les mots sont des cerfs
Ils boivent de l'eau dans le dernier battement de l'automne
Ils se transforment en déesses aux fleurs à la ceinture
Ils veulent grandir comme des tâches de rouille et de soucis
Pendant que passe le vent au profil couleur des géraniums rosés
On voit des contrebandiers dans les bancs de sable de l'absence
Je suis le maître de sa tristesse et d'un vieux chien
Tout cela qui m'attend n’à son nom dans aucune carte.

Traduit par Matias Tugores Carati