ПРЕД ДА СЕ РОДИМЕ

Улиците беа асфалтирани
пред да се родиме и сите
соѕвездија веќе беа формирани.
Лисјата гниеја
до работ на тротоарот.
Среброто црнееше врз
кожата на работниците.
Нечии коски растеа низ
должината на сонот.

Европа се обединуваше
пред да се родиме и косата
на една девојка спокојно
се ширеше врз површината
на морето.

© Nikola Madzirov
Producción de Audio: LiteraturWERKstatt Berlin 2009

Nuages au-dessus, il n’y a qu’une chose que je sache

Je marche près de la roue.
La charrette est plus haute que moi.
Elle transporte une haute charge.

Derrière, les pignons touchent
délicatement le ciel.

Ils ferment les toits.

Ainsi, ça monte toujours à ma droite.
Puis ça s’arrête, mais devant à droite
se dresse le châtaignier.

Un chemin vicinal, au village, une
rue de village, la nôtre.

Le charroi s’en va.
Le charretier sur son siège ?
A le regard joyeux. Les bœufs ont des regards de bœufs.

J’ai le regard grave.
Qui vient à ma rencontre, le voit.

Je suis une fillette de huit ans.
Le charretier, lui – a l’âge du charretier.
Les bœufs, eux, sont des bœufs.

Près de ma tempe, à ma droite
le trapèze du montant de la charrette.

A gauche – rien, le jardin ; éloigné,
là où il s’arrête, la maison des parents.

Je marche à côté de la charge.
Le charretier a le regard espiègle.
Sous la visière de sa casquette

les plis creusés par le rire.

Je reste près de la roue,
comme si c’était moi qui, de temps à autre,
attentive, tenait les rênes.

Sous les oscillations, qu’y a-t-il.
Un vol paisible.

traduit par Claude Esteban




aussi dans: Versschmuggel / Mots de passe. Gedichte / Poèmes.

édité par literaturWERKstatt berlin

Verlag das Wunderhorn: Heidelberg 2004.