[Leto neodchádza]

Leto neodchádza, zostáva ako zápal na vydýchaných cestách,
teplý kameň, ani stopy po krokoch (a predsa vlhký vzduch);
rany sa nehoja, rovnaký pohyb každé popoludnie – rukou si
z očí zotrieť prach a olej z rozohriatych kolies. Október.

Ani nie návrat: trvanie v štrbinách, mesto si nepamätá,
nechceš si ani ty: stŕpnuté chodidlá, popraskané ruky, prečo si nepriznať –
úžina, pasáž, spoza rohu sa namiesto (istej) spomienky vynorí
ulica. Ďalšia. Rovnaká.

A na peróne šialenec, načisto opustený
(nikto sa ho už neľaká), prestupná stanica Réaumur-Sébastopol:
na samom vrchu spí človek v ponožkách,
z jednej mu trčí obväz, no iba málokto si trúfne zakryť nos.

Za oknom bez roliet sa ktosi opíja,
celkom sám, za oknom s roletou si premaľúvam tvár,
nevetrám, potichu vzývam telefón,
až napokon zaspím.

© Mária Ridzoňová Ferenčuhová
Producción de Audio: Ars Poetica

[L'été ne part pas]

L'été ne part pas, il reste comme une inflammation sur les routes irrespirables ;
Pierres chaudes, pas de traces des pas (et l'air est pourtant moite) ;
Les plaies ne guérissent pas ; tous les après-midis, le même geste – main
effaçant la poussière des yeux et l'huile des roues qui brûlent. Octobre.
 
Pas vraiment le retour : la durée dans les feintes ; la ville ne se souvient pas,
Tu ne veux pas non plus ; pieds raides, mains gercées, pourquoi ne pas avouer –
Un détroit, le passage, derrière un coin, au lieu d'un (certain) souvenir, apparaît
Une rue. Une autre. La même.
 
Et sur le quai, un fou, complètement délaissé
(il n'effraie plus personne) ; la station de correspondance Réaumur-Sébastopol :
tout en haut, un homme dort, dans ses chaussettes
et de l'une d'elle dépasse un pansement, rares sont ceux qui osent se boucher
                                                                                                        le nez.
 
Derrière une fenêtre sans volets, quelqu'un se saoule
Tout seul ; derrière une fenêtre avec des volets je me remaquille,
Je n'aère pas, en silence j'invoque le téléphone
Jusqu'à m'endormir.

traduction de Mária Ferenčuhová