Yves Préfontaine
Terres stériles
Terres stériles
Terres stériles
et terres trop meubles,
exténuées de nourrir
leurs guerriers.
Habitez-moi
de vos déserts
et de vos sources encore vierges
et de vos fleuves assassinés
par des hommes sans tête,
décapités du sol et de l’eau.
Habitez-moi,
déserts sanglants,
sables de morts hérissés d’armes
au lieu d’une fraicheur de pluie,
inondés de pétrole et de sang
au lieu de sources harnachées,
et de champs de mines au lieu de jardins.
Voici.
Quelques enfants hurleront encore
parmi les os des belles chamelles
calcinées.
Quelques femmes oublieront
jusqu’au sens de leur corps.
Quelques hommes tituberont
noyés dans leurs regards fous
avant la fin.
Mais cette fin ne soit pas
la dernière.
Cette fin soit le commencement,
le surgeon,
la première pierre
d’une maison sans pareille,
inondée de partout
d’une lumière sans pareille,
avant la Fin véritable
qui jamais ne tarde,
jamais n’oublie son œuvre de mort
et de métamorphose.