Hélène Monette
APRÈS LA FOUDRE LA RUCHE
Après la foudre
la ruche
les scintillements
il y eût les mains coupées
et personne ne chantait
que la lune laiteuse
dans son coin oublié
Après le banquet
et les sourires extra-larges
il y eût le bain de foule, la nuit bancale
les voix de fausset
l’ironie
comme un coup, un fracas, des débris
il ne pleuvait plus
il faisait un peu froid
si le diable ne t’offre pas la cigarette
demande-la
et le monde se reprenait
l’amour errait dans la forêt
comme un monstre mal pris
à l’abri du monde, sans boussole
et plus loin, même le lac était froid
dans la nuit d’encre
aucun aboiement, aucun chant
qu’un reflet de verre
la lune à son trois-quart
installée dans le ciel
comme un luxe antique
rhétorique, effrité
et la vie qui trépigne
gardait pourtant
son visage charmant
dans le noir
un ouaouaron dormait
et les anges attendaient le jour