Sarah Bahr 
Translator

on Lyrikline: 1 poems translated

from: german to: french

Original

Translation

blickinsassen

german | Tristan Marquardt

(1)

muss das blenden sein, schlag ins gesicht, wenn ich mir
überschüssiges licht aus den augen wische. brennt sich aus,

verfolgt die bestückte sicht: farbe als schale über dem tisch.
gruppieren sich stühle daneben, um lücken im zimmer, die

immer weit ins holz verreist sind, bis jemand kommt und
sie verschiebt. steht auf der stelle am boden ihr vergangenes

stehen. und wieder lücken dazwischen, kriechen richtungen
raus, suchen fluchtwinkel zur untermiete für den blick. als

gälte es, sich von selbst bis blind zu verstehen, bricht in die
statik der farbe schwerkraft ein, wirft schatten aufs parkett,

sichtreste. und sammelt sie ein: haufen aus blendflecken als
geschichte des blicks, im dunkeln, beim schälen des tischs.




(2)

fängt zu jucken an, platte hüfthoch, du stehst mitten im tisch.
über dir flimmern, sichtbares sirren. hat sich licht eingenistet.

unten der in sich selbst verwandelte boden. dunkelheit, durch
schatten ersetzt. rücken nach oben. dazwischen der blickschnitt,

das holz. dir diktierte präsenz. dass beine eine funktion haben.
nicht die kraft, sie zu lassen. dass jucken heißt, es heilt. du greifst

nach den augen. betraust sie mit nichts als der aufgabe, schritt-
macher zu sein. betrittst dein sichtfeld, als hieße, den finger in

die wunde zu legen, von dort aus zu sehen: was unter den tisch
fällt. kleinlaute hoffnung auf ein maximum beine, du klopfst

auf holz. wünschst dir was, als hieße das: in ordnung ist, wenn
sich dein herzschlag in der zimmerlautstärke eingerichtet hat.




(3)

lässt sich aufschaukeln, die farbe des holzes geht mit der farbe
des tisches ständig auf tuchfühlung. sie können nicht ohne.

nur die schatten, entwürfe des bodens. hier fühlt der tisch sich
aufgehoben. sie sagen: schatten und boden berühren sich nicht,

sie stoßen sich ab. da siehst du blickschichten, gewinnst dis-
tanz. dann musst du schlafen gehen, ohne zu duschen, weil

der verlust des gedankens, duschen zu wollen, schwerer wöge.
um überhaupt alles nicht zu tun, als hättest du es getan. wenn

du bspw. deine hand vergisst, tust du so, als hättest du sie
nicht vergessen. denkzettel für die erinnerung: der tisch, die

hand, ein griff zur tür, die nach hinten führt. hinter ihr, denkst
du, eine seife. sie vermag alles zu waschen außer sich selbst.

© kookbooks 2013
from: das amortisiert sich nicht. Gedichte
Berlin: kookbooks, 2013
Audio production: Literaturwerkstatt Berlin, 2016

occupants du regard

french

(1)

doit être cet éblouissement, claque en pleine face, quand je m’essuie
les yeux d’une lumière excédentaire. se cautérise, obnubile la vision

garnie : de la couleur comme épluchure au dessus de la table. s’y
groupent des chaises à côté, autour des blancs dans la pièce, qui sont

toujours parties en voyage loin dans du bois, jusqu’à ce que quelqu’un
vienne et les déplace. figure sur-le-champ au sol leur révolu debout. et

de nouveau des blancs entre, viennent en rampant des directions qui
cherchent à sous-louer des angles de fuite pour le regard. comme s’il

conviendrait de se comprendre de soi-même, voire à l’aveugle, s’ef-
fondre la gravité dans la statique de la couleur, jette des ombres sur le

parquet, des restes de vision. et les ramasse : des monceaux de halos
tachetés comme histoire du regard, dans le noir, en épluchant la table.




(2)

commence à démanger, le plateau au niveau des hanches, tu es en plein
milieu, dans la table. au-dessus de toi un papillonnement, bourdonne-

ment visible, s’y est niché de la lumière. dessous, le sol transformé
en lui-même. obscurité, remplacé par l’ombre. dos vers le haut. entre

les deux, le coupe-regard. le bois. de la présence qui t’es dictée. que
des jambes aient une fonction. pas la force de la laisser. que la démangeai-

son veut dire ça guérit. tu cherches à attraper les yeux. les préposes à
rien qu’au devoir d’être stimulateur. tu entres dans ton champ de vision,

comme si, de mettre le doigt dans la plaie voudrait dire regarder de là :
ce qui passe à l’as. de l’espoir penaud sur un maximum de jambes, tu

touches du bois. tu fais un vœu, comme si ça voulait dire : ce qui est
d’accord, c’est quand ton battement de cœur s’est mis en sourdine.




(3)

se laisse suréquilibrer, la couleur du bois se frotte en
permanence à la couleur de la table. ça ne va pas sans.

juste les ombres, esquisses du sol. ici la table se sens à
l’aise. ils disent : l’ombre et le sol ne se touchent pas, ils

se repoussent. là tu vois des strates de regard, gagnes en
distance. puis il faut aller dormir, sans se doucher, parce

que ne plus avoir l’idée de vouloir se doucher pèserait plus
lourd. pour ne rien faire du tout comme si tu l’avais fait.

quand tu oublies ta main par ex., tu fais comme si tu ne
l’avais pas oubliée. pense-bête pour la mémoire : la table, la
 
main, un geste vers la porte qui mène derrière. par derrière,
penses-tu, un savon. il peut tout laver sauf lui-même.

traduction: Sarah Bahr