Pinson

Je descends du train
Personne pour m’attendre
J’ai perdu mes valises
On a volé mon sac
Cette foule où j’étouffe, la ville…
Je reconnais un canal
sa double rangée d’arbres
vert passé, gris passé,
immobile, absent, tranquille,
vide, figé, comme peint…
Elles pâlissent,
les couleurs de notre nuit,
comme les étoiles
à l’approche du jour.
J’entends le pinson
Notre hiver s’en va
Ou bien -
témoin cette rose ne janvier -
notre hiver n’a jamais existé.

© Rose-Marie FRANÇOIS
From: Qui nous dépasse / An uns vorbei.
Audio production: L'Arbre de Diane

Fink

Ich steige aus dem Zug
Niemand erwartet mich
Ich hab meine Koffer verloren
Man hat meine Tasche gestohlen
Diese Menge, ich ersticke, die Stadt…
Ich erkenne einen Kanal wieder
seine doppelte Baumreihe
welkes Grün, welkes Grau
reglos, abwesend, still
leer, erstarrt, wie gemalt…
Die Farben unserer Nacht
erblassen
wie die Sterne
beim Nahen des Tages.
Ich höre den Finken
Unser Winter geht
Oder aber -
wie diese Rose im Januar zeigt -
es gab nie unseren Winter.

Aus dem Französischen von Rüdiger Fischer
Aus: Qui nous dépasse / An uns vorbei, 1999, vergriffen.