Christian Viredaz, Jean-Baptiste Para
french
Il ladro di minuzie
Adesso che sono vecchio
mi dedico a scoprire le minuzie
torno sul posto per vedere i dettagli
esploro le frattaglie, i capanni
che cadono di fianco ai palazzoni
le erbe intorno ai tombini, l’idrante
dimenticato, il mistero. La domenica
se nessuno mi vede, come un ladro
penetro nella corte disabitata
dove il tempo ha lasciato il suo sentiero.
Mi piace fare sempre gli stessi giri.
E se alzo la testa d’un tratto m’investe
la fiamma rossa della locomotiva
vicino alla stazione smistamento
oppure nella bottega
appare la grande macchina con le cinghie.
Poi mi siedo in un angolo
davanti alla fontanella di ghisa
e tiro fuori il mio biscotto. Sopra di me
tacciono le tortore del platano
stanno lì ferme sopra i rami
a respirare i gas.
C’è una pianta
di fronte alla Metallo dove d’estate
si accalcano gli uccelli senza nido
a annunciare la luce che s’oscura
sopra le croste: ma cosa fanno
lì tutti insieme, cosa gridano
nascosti nello scuro delle foglie
cosa vogliono da noi?
From: Il colore della malva
Bellinzona: Edizioni Casagrande, 1992
Audio production: 2000 M. Mechner, literaturWERKstatt berlin
Le voleur de détails
A présent que je suis vieux
je m’attache à découvrir les petites choses
je retourne sur place pour voir les détails
j’explore les entrailles, les cabanes
qui croulent à côté des grands immeubles
les herbes autour des bouches d’égout, l’hydrant
oublié, le mystère. Le dimanche
si personne ne me voit, comme un voleur
je m’introduis dans la cour déserte
où le temps a laissé sa piste.
J’aime bien faire toujours les mêmes tours.
Et si je lève la tête, me frappe tout d’un coup
la flamme rouge de la locomotive
près de la gare de triage
ou bien surgit dans la boutique
la grande machine avec les sangles.
Et puis je m’assieds dans un coin
face au bassin de fonte
et je sors mon biscuit. Au-dessus de moi
les tourterelles du platane se taisent
elles restent là sur les branches, immobiles
à respirer les gaz.
Il y a un arbre
en face de la Metallo, l’été
les oiseaux sans nid s’y bousculent
pour annocer que la lumière sur les croûtes
s’obscurcit: mais qu’est-ce qu’ils font
là tous ensemble, qu’est-ce qu’ils crient
cachés dans l’ombre des feuilles
qu’est-ce qu’ils veulent de nous?
© Editions Empreintes, Lausanne 1996
tiré de: Alberto Nessi: La Couleur de la mauve — Il colore della malva. Lausanne: Editions Empreintes, 1996