(المتلصّص)

من ثقبين في قلبِ الشجرة
       ينظرُ إلينا الضوء
        مثل طفلٍ يلهو بالصور
            اسمهُ الموت،
     ويرى كيف اقتُلِعتِ الزهور
      فاقتلَعتْ جذورُها عظامنا.

في مدنٍ شُيَّدت من أصواتِ الموتى
   أمكنةٌ لن ندخلَها لأنها مثلنا
        بعيدةٌ مكروهةٌ رخيصة،
      أرقامٌ ترفعُ رؤوسَها وتفسدُ الأحاديث؛

كنا غُرَفاً على سطحِ العالم
    بناها الضوءُ من الصمت
      يستأجرها طلبةٌ وعمّالُ بناءٍ مفلسون،
     وتظلّلها دائماً
         كلماتٌ كثيرةٌ وسخة.

© Golan Haji
Audio production: Haus für Poesie, 2019

Le voyeur

Par deux trous dans le cœur de l’arbre
la lumière nous regarde
comme un enfant qui s’amuse avec des images
et qui s’appelle la mort.
Il voit comme les fleurs ont été arrachées
alors leurs racines ont arraché nos os.

Dans des villes érigées avec les voix des morts
des lieux où nous ne pénètrerons pas
car ils sont comme nous
- lointains, haïs, médiocres –
chiffres qui lèvent la tête et polluent les paroles ;

nous étions des chambres sur le toit du monde
bâties de silence par la lumière,
louées par des étudiants et des ouvriers en bâtiments, tous fauchés
ombragées toujours
par tant de mots sales.

Traduit de l'arabe par Nathalie Bontemps