[Certo d’un merlo il nero ...]

et già di là dal rio passato è 'l merlo
                                        deh, venite a vederlo.

                                                 (Petrarca, CV, 21 sg.)


Certo d'un merlo il nero
mazzo di fiori d'un rosso
sorpreso dalla morte
nel breve buio d'un sottopassaggio
l'indomani farfalla
enorme d'un nero
punteggiato di rosso
nessuna traccia del giallo aranciato
il terzo giorno crosta
sfaldantesi in squame
eczema dell'asfalto il quarto
girasole dai petali rari
raschietti di spazzacamino

MAI SCOMPARSO

così che di sull'orlo
più d'una nuova potè raccontarmi
lo spazzino-necroforo
esperto solo di trasmutazioni
rapide
          e in un mattino
pareva lentamente incenerirsi

ma nei fiati di nebbia del ritorno
ancora suppurava
toccati di bianco volani andavan variando
protesi verso piogge
sottili, già primaverili

ditelo ai merli sui marmi invernali
prima che i fiori del diavolo
moltiplichino il becco
delirino azalee

© Giorgio Orelli
From: Spiracoli
Milano : Arnoldo Mondadori Editore, 1989
Audio production: H.Strunk / M.Mechner, literaturWERKstatt berlin, 2003

[Certes d’un merle le noir]

et déjà du ruisseau le merle est au-delà :

Hélas, venez le voir.                                 


Pétrarque (105,21)*   

Certes d’un merle le noir
bouquet de fleurs d’un rouge
surpris par la mort
dans la brève obscurité d’un passage souterrain
le lendemain papillon
énorme d’un noir
pointillé de rouge
aucune trace du jaune orangé
le troisième jour croûte
s’exfoliant en écailles
eczéma de l’asphalte le quatrième
tournesol aux rares pétales
racloirs du ramoneur

JAMAIS DISPARU

C’est ainsi que sur le bord
il put me conter plus d’une nouvelle
le balayeur-fossoyeur
expert que de transmutations
rapides
          et en un matin
il paraissait devenir cendre lentement

mais dans les souffles de brouillard du retour
il suppurait encore
touchés de blanc les volants allaient changer
tendus vers les pluies
fines, déjà printanières

dites-le aux merles sur les marbres hivernaux
avant que les fleurs du diable
ne multiplient le bec
ne délirent les azalées





*Pétrarque, Canzoniere/Le Chansonnier, Bordas, Paris 1988

Traduit par Francis Catalano et Antonella D’Agostino