[Il nous semblait]

Il nous semblait parfois que nous avions aimé,
que nos bras déployés,
du seul trait des corneilles,
aspiraient le vent,
ses rasades solaires ou liquides,
ses insultes aussi.

Pour quel espoir ?
quelle vérité enfouie
en nos seules présences ?

Nous répétions que nous n’existions pas.
Nos fronts brûlaient un peu.

© Martine Audet
From: Les Manivelles
Montréal: éd. de l’Hexagone, 2006
Audio production: Union des écrivains et des écrivaines québécois

[Ci pareva]

Ci pareva talvolta che noi avessimo amato,
che le nostre braccia spalancate,
in un sol gesto da cornacchie,
respirassero il vento,
le sue boccate solari o liquide,
i suoi insulti stessi.

Per quale speranza?
quale verità confitta
nelle nostre sole presenze?

Ripetevamo che non si esisteva.
Le nostre fronti erano un po’ febbricitanti.

Traduzione: Nino Muzzi