Louise Dupré
[tu rêves encore]
tu rêves encore
les étés moites et l’instinct
des orchidées qui offrent
leur beau velours
même si elles faneront
à une boutonnière
durant la dernière danse
heureusement il y a les fleurs
il y a des orchestres capables de jouer
pendant que les navires
coulent dans la mer
ce n’est pas le courage
mais une peur sans merci
qui aiguise les archets des nerfs
on répète de vieux gestes
comme si la répétition
pouvait rendre supportable
ce duel d’avance perdu