Roger Des Roches
Sous le ciel du constant sorrow
Sous le ciel du constant sorrow
Sous le ciel du constant sorrow
chaussé de pénitence
j’étais la moitié qui allait survivre.
J’étais attaché à la croix.
J’étais lancé le cœur.
J’étais rasé le visage creux.
J’étais pauvre les doigts jaunes la mémoire affreuse.
J’étais prier pour respirer pour trouver
l’ordre le devoir.
J’étais je recherche.
Elle avait mangé l’ordre.
J’étais je demande je recule.
Roger.
J’étais Roger ne sait pas ne veut pas.
La foi noire.
Cœur. Doigts. Ventre. Yeux.
J’étais la foi noire
parce que la fin était proche
et le cœur était vide
et les péchés multipliés.
Je n’étais pas celui auquel appartenait
le langage le simple le grand.
J’étais je vais hurler silence hurler silence.
La foi noire
autant que le vent d’où pend
le langage le temps la chair autre nom
autant que la voix hurler silence hurler de ceux
qui parlent aux morts lorsqu’ils ont faim
autant que les doigts maigres le ventre froid
dans les yeux qui ont peur
autant que le vent qui a peur
d’où l’on sent monter
Celui qui vient Celui qui a faim
Celui qui pardonne et Celui qui frappe.
Elle m’appelait l’homme en bleu.
Elle ne me voyait plus.
Elle fermait les yeux un instant
elle perdait un mot un parent.
Dans ma chemise rage et mon jeans ombre
sur ma peau qui était une surface opéra
j’écrivais un livre qui s’intitulait Non!
faitarraché de foi noire
et de non de masques
et de méchant Dieu le seul Celui.
J’étais la petite moitié.
La tête seulement.
J’étais je suis une foule privée de désir et hurle.
J’étais attaché à la croix et peint
de la couleur du cœur de la fuite de la famille du désert.
Je n’étais pas triste et noble.
J’étais l’autre caché dans le silence hurler silence.
Corridor.
Maman dans les ombres.
Le corridor j’ai honte.
Maman dans les ombres
déposées doucement sur la folie
et l’odeur du maigre.
Je savais « maman est impossible »
mais je préparais mon j’aimejemens.
Corridor nonnon.
Sans cesse à un bout ou à l’autre l’écoutant répéter :
« Roger tes cheveux les autres. »
J’étais Roger dans l’île de la douleur
qui dit nonnon
qui serait libre enfin
qui ne veut pas n’explique pas Roger n’explique pas
qui a le ventre gonflé froid
par la fin du monde.
La mère bonne n’est pas là
qui murmure « cœur ciel peur »
jamais le langage l’aigre.
Elle ne rira plus elle a des griffes.
Besoin de bruit
et la lumière sera verte pendant des heures.
J’étais Roger la moitié que le hasard dessinait.
J’étais être plutôt que mourir.
J’étais faire mal.
Je m’endormais aveuglé.
Je demandais :
« Qui croit à la mère bonne ? »
Je demande :
« Qui signe le testament du fils à sa mère ? »
Premiers pas libres le cœur
brisant passé dans l’île de la douleur.
Mais j’écris mon poème
comme un mâchemots.
L’ordre qui me défait
pour le désordre qui me fait naître.
J’écris comme un tempsdelapeur.
Mon début de la maladie.
Je m’endormais aveuglé
je rêvais froid et loin
j’étais je recherche où se terrent
le sens et les yeux traversés de plomb.
J’étais surtout immobile.
Et maman son bruit de Dieu l’avait abandonnée.
J’étais surtout la moitié immobile.
J’étais seul fabricant
du feu du fer des orages de la mémoire.
J’étais surtout une image qui monte des yeux
et tend la voix
et se tient loin du langage
et veut consoler.
J’en faisais une nourriture
car j’avais faim froid soif peur.