Pierre Nepveu
Hommage.
Hommage.
Les dimanches sont roux, solaires
pour les cueilleurs de baies et de bolets
venus de la ville, et les chevaux
au coin du pré pressentent tête-bêche
qu'on les chevauchera l'après-midi,
leurs flancs serrés par les cuisses
de jeunes personnes à la voix forte.
Je dis cela sans bruit ni frénésie aucune
mais dans l'emportement secret
de mes mots d’ombre et de ville
les chevaux luisent d'une splendeur
lointaine et le geste des cueilleurs
m’invite à me pencher vers la terre,
comme on le fait pour se rappeler
qu'on y habite et qu'on a eu toutes
les saisons qu'il fallait pour exister.