Édith Azam
[Au bout du compte...]
Au bout du compte il n’y a que ça, une épuisante solitude et qui nous ronge à l’intérieur. Au bout du compte on crève seul, avec le regard maigre. Et ce qu’on voit, au bout du compte, c’est tout ce manque de courage, comment les autres on les a fuis parce que trop peur de faire face, parce que pas le temps : juste fuir. Ce qu’il nous reste au bout du compte, c’est ce qu’on refusait d’entendre, c’est cette infime fraction de temps ou les yeux... Ce qu’il reste à la fin c’est cette drôle de tendresse qu’on n’ose plus trop dire parce que les rides sur la voix, parce que le corps ne s’ose plus. A la fin ce qu’il reste, c’est dans les insomnies, dans les agitations nocturnes, avec ces étranges poumons qui nous brûle les lèvres. A la fin on voudrait, on voudrait tout revivre, les claques, les bouleversements intérieurs. Au bout du compte il n’y a que ça, ce corps que l’on voudrait solide, et dans les tremblements l’annonce d’un parcours qui ne soit pas la fin. Au bout du compte on s’aperçoit …