Christopher Gellert
englisch
kaspar de pierre - Maison 1
J n’ai pas vos maisons,
ni vos châteaux,
J ne répète rien,
même quand j redis vos phrases pour moi, mais rien en moi
n’est redevenu ce qui était,
qui peut en dire autant?
On devrait abandonner tout le monde, vous flanquer de murs de pierres
Et toute la ville a plongé les mains en moi pour se retrouver,
ne croyant qu’en les racines,
Vous m’avez tatoué tous les messages,
suis devenu la vitrine de vos manques
Puis sont venus les poètes badigeonnant, faussement rupestres,
leurs envies sur moi ; se roulant dans mes cendres pour apercevoir
ce que la nature pourrait encore leur dicter,
bon dieu, l’exotisme !
ai marché en mastiquant une longue phrase,
mais n’avais que deux chevaux et des rubans, un habit, leur souvenir
et déjà votre ville avait trop d’objets et déjà vous vouliez les oublier à moi
Quand vous traverserez les rues de Nuremberg
Pensez à ceux qui ont bu à la paille,
Mon point d’interrogation,
Paille dans la béance, premiers gros titres,
L’Europe bourgeoise des faits divers
Touristes venus me voir, l’attraction de la maltraitance
Oh le marché de la poésie !
Aus: kaspar de pierre
éditions La Lettre volée, 2017
Audioproduktion: Haus für Poesie, 2021
stone kaspar - HOUSE 1
yi don’t have your houses,
nor your castles,
yi never repeat anything,
even when yi repeat your sentences for myself, but nothing in me is rebecome
that which was
who can say as much?
We should abandon everyone, fling walls of stone at you
And the whole city plunged their hands in me to find itself, only believing in
the roots,
You have tattooed all the messages, have become the window of
your absences
Then the poets came daubing, falsely grottish, their desires upon me; rolling in
my ashes to perceive what nature could still impose upon them
my god, exoticism!
having walked chewing a long sentence,
but only having two horses and ribbons, clothes, their remembrance
and already your city having too many things and already you wanted to forget
them to me
When you walk across the streets of Nuremberg
Think of those who drank with straws,
My question mark,
Straw in the gulf, the first headlines,
Bourgeois Europe of tabloid stories
Tourists come to see me, the attraction of abuse
O the poetry market!