Marina Skalova
französisch
[maschinenzeit]
maschinenzeit; aus
den ästen
tropft das erste licht des morgens
und der wind bringt neue namen
für drei dinge, die wir einstmals
anders nannten. der stumme winkel,
den zwei wände bilden,
wenn sie sich in deinem rücken treffen,
um ein schweigen zu beschliessen,
wenn du dich leidlich windest,
zwischen wiederkommen und verharren.
die stimmen, die dich endlos teilen,
um sich allmählich einzunisten,
ein konzentriertes zittern vor dem beben
tief im schlund.
türen fallen von den kacheln
und verschliessen orte,
welche nun im dunkeln liegen
oder aber, hell erleuchtet, unsichtbar
auf antwort warten. grüne augen
oder blaue augen beim morgendlichen häuten
auf rezept. es riecht nach putz
und all der zeit im teppich,
riecht nach seife, riecht nach kaffee
und nach dreck. vom balkon
siehst du das meer,
abzüglich der fluchtbewegung
in die tiefe; vom balkon
hörst du den sand,
zuzüglich des glockenschlags
um zwölf. mit spuren auf dem torso
und steinen in den taschen,
all die dinge, die du fasst,
bis sie dich schliesslich fassen,
viel haben, abzüglich des seins
und du legst noch eine decke
um die schultern,
denn plötzlich ist dir kalt
im mund.
Aus: unbekannt verzogen
luxbooks, 2012
Audioproduktion: Literaturwerkstatt Berlin, 2012
[temps de machines]
temps de machines; hors
des branches
goutte la première lueur du jour
et le vent apporte de nouveaux noms
pour trois choses, que jadis nous
nommions autrement. l’angle muet
formé par deux murs
quand ils se rencontrent dans ton dos
et décident de se taire
alors que tu te tortilles passablement
entre revenir et tenir.
les voix, qui te divisent sans fin
pour s’immiscer peu à peu,
un frisson concentré avant le tremblement
au fond de la gorge.
des portes sortent de leurs gonds
et verrouillent des lieux,
qui sont maintenant dans le noir,
ou alors, éclairés d’une lueur, invisibles,
ils attendent une réponse. yeux verts
ou yeux bleus s’écaillent chaque matin
sur ordonnance. ça sent le crépi
et tout ce temps sur la moquette,
ça sent le savon, ça sent le café
et la crasse. depuis le balcon
tu vois la mer,
en soustrais le mouvement de fuite
vers les profondeurs ; depuis le balcon
tu entends le sable,
y ajoutes le bruit des cloches
aux douze coups. des marques sur le torse
et des pierres dans les poches,
toutes les choses, que tu saisis,
et qui finissent par te saisir,
avoir beaucoup, en soustraire l’être,
et tu mets encore une couverture
sur tes épaules,
car subitement tu as froid
dans la bouche.